Les biais cognitifs sur Internet, mythe ou réalité ?

Situé à la croisée des sciences cognitives et de la psychologie sociale, les biais cognitifs sont l’un des concepts en vogue pour tenter d’analyser le comportement et les croyances des internautes face au déferlement d’informations disponibles sur Internet. Or parfois, entre sciences et croyances, il n’y a qu’un pas. Décryptage.
Les biais cognitifs sont mauvais pour notre réflexion.
Faux.
Les biais cognitifs, également appelés distorsions cognitives, sont des mécanismes qui dévient la pensée au cours d’un raisonnement. Ils résultent de stratégies cognitives, nommées heuristiques, mises en place par notre cerveau pour accélérer ou simplifier certains processus de pensée. « Ces heuristiques font que notre cerveau fonctionne de manière pproximative, et lorsque ces approximations ne marchent pas hyper bien, on appelle ça des biais cognitifs », explique Albert Moukheiber, chercheur en neurosciences et psychologue clinicien, auteur du livre Votre cerveau vous joue des tours (Allary, 2019).
Les biais sont aussi très utiles pour créer du lien, s’identifier à un groupe et contribuer à la cohésion sociale.
Cela n’en fait pas pour autant quelque chose de mauvais. « Tout dépend du cadre théorique dans lequel vous vous placez. Dans certains cas, ce sont des erreurs de jugement, dans d’autres, ce sont seulement des réponses accélérées issues de la rencontre entre notre cerveau et un contexte particulier. » Les biais cognitifs relèvent avant tout d’une question de contexte. Ce sont des raccourcis mentaux qui peuvent, à divers degrés, aussi bien induire notre raisonnement en erreur qu’améliorer notre cheminement de pensée en le rendant plus efficace.
Dans de nombreuses circonstances, ils sont utiles et nous rendent aussi service, pour défendre nos idées, nous lancer dans un projet. « Les biais sont aussi très utiles pour créer du lien, s’identifier à un groupe et contribuer à la cohésion sociale », souligne Albert Moukheiber. Ils font partie intégrante de notre fonctionnement.
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