Laurence Devillers : « Les IA donnent l’illusion qu’elles produisent de la connaissance »

C’est en effet l’un des secteurs très bousculés par ce phénomène, comme celui de la création culturelle. Les IA donnent l’illusion qu’elles produisent de la connaissance, alors qu’elles ne font que produire des informations sans quelque validité que ce soit. La machine n’a pas d’intention dans ce qu’elle produit : sa production n’est que le fruit d’une opération statistique, sans compréhension et sans responsabilité.

Néanmoins, dans l’imaginaire collectif, la machine paraît plus juste, plus neutre que les humain·es, ce qui est une erreur complète d’appréciation. Le monde de l’éducation peut avoir peur que l’IA soit considérée comme meilleure professeure que les humain·es, sous prétexte qu’elle ingurgite des données que nous produisons de façon encyclopédique. 

Ces peurs de remplacement, additionnées aux mécompréhensions de la machine, expliquent le tollé contre les IA dans l’éducation. D’autant plus que l’école est le lieu où on apprend à apprendre. Ces machines qui apportent des prothèses aux activités éducatives donnent aussi l’illusion qu’il n’est plus nécessaire d’apprendre, ni d’apprendre à apprendre.

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