Gaël Musquet : « Le numérique, outil de prévention des risques »
Météorologue de formation, spécialiste en prévention des risques naturels et hacker éthique, Gaël Musquet partage aussi son savoir-faire et ses questionnements à l’école de cybersécurité 2600 de Montigny-le-Bretonneux, en tant que directeur du Hacking Lab, qui forme des hackers éthiques en alternance.
Que représente à vos yeux ce titre de hacker éthique, qui vous définit vous et une partie de vos élèves ?
J’aime particulièrement deux définitions du hacking. La première est donnée par le Chaos Computer Club en Allemagne, qui est la plus grosse association de hackers en Europe : le hacker, c’est celui qui doute. Et comme on doute, on garde une méfiance face aux machines, on cherche à comprendre comment elles fonctionnent, comment on peut les améliorer, les durcir, les détourner aussi pour pouvoir en faire quelque chose de nouveau. Nous aidons ainsi ces systèmes d’information à être le plus résilient possible, nous poussons à l’innovation, en gardant une part de défi et de jeu.
La deuxième définition, c’est celle de Keren Elazari, une hackeuse israélienne, qui dit que le hacker est le système immunitaire de l’Internet. À ce titre-là, nous avons un rôle, celui de renforcer le système et ses défenses.
Vous êtes un défenseur du logiciel libre. Pourquoi est-il si important à vos yeux ?
Toute notre modernité repose sur ces protocoles et sur ces logiciels libres. L’ouverture, c’est-à-dire la capacité que l’on a à lire le code source et à documenter comment les choses ont été programmées de manière libre. Ça m’a ouvert vraiment tout un univers où je pouvais, depuis ma Guadeloupe natale, apporter ma pierre à l’édifice. Le logiciel libre nous met en capacité d’apporter des améliorations ou d’utiliser le logiciel différemment ou d’en faire autre chose et surtout de le transmettre. C’est vraiment ce qu’on appelle la notion des communs. Cela m’a permis de contribuer à un projet comme OpenStreetMap, un outil de cartographie, au moment de la crise en Haïti. Nous avons pu ensemble cartographier Port-au-Prince après le séisme, on a reproduit cela ensuite au Japon, après le séisme de Sendai, et dans bien d’autres cas encore. Ces ressources de cartographie libre sont des outils pour l’assistance aux populations, le travail sur place des ONG. Et cela permet aussi à des pays en voie de développement d’accéder tout de suite à des technologies et de ne pas dépenser d’argent, d’énergie et de ressources à les réinventer.
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