Sophie Lubin : « En tant que femme noire, je ne vois pas beaucoup de gens qui me ressemblent dans la tech »

Mon parcours universitaire n’avait rien à voir avec la tech : j’ai fait des langues étrangères appliquées en commerce, un master en banque et finance… Quand j’ai commencé ma carrière, je travaillais beaucoup avec le service informatique, je piochais des solutions pour automatiser les tâches. Je suis entrée chez Safran en 2008. J’ai proposé de mettre en place un outil pour recueillir toutes les informations de toutes les filiales : pour aligner nos tarifications, connaître nos pairs et automatiser les tâches qui n’avaient pas de valeur ajoutée. Dans tout ce que je fais, ce n’est pas de la tech pour la tech, mais des outils au service d’un usage et d’une réalité du quotidien.

J’ai eu l’idée du Maryse Project pendant la crise Covid. J’ai fait plusieurs hackathons en ligne et j’étais choquée de ne pas voir d’Antillais·es. Je suis Guadeloupéenne et je sais qu’il y a des gens en sciences et en informatique qui viennent d’outre-mer, qu’on fait partie du monde ! C’est comme ça que j’ai organisé un premier évènement en 2020, pour récolter des idées de chaque personne de Guadeloupe et les mettre en relation avec des personnes de la tech pour imaginer des solutions. J’ai pu voir les différences de fonctionnement : à Paris, on est sur du process, tout va vite. Quand on travaille avec la Guadeloupe, il y a une forme de flexibilité.

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