Le Tech Club de Chut!, c’est : le Think Tank et Do Tank qui fédère des femmes et des hommes engagé·es pour un numérique éthique et inclusif. Il réunit des personnes issues de grands groupes, des entrepreneur·es, des collectifs et des associations. Nous vous proposons dans ces pages une retranscription de nos derniers échanges sur l’impact de l’IA générative dans notre société. Pour en savoir plus sur le Tech Club, scannez le QR code ci-contre.

EDUCATION AU NUMÉRIQUE

Leur prise de parole.

Fen Rakotomalala, Cofondatrice agence Cool It

Il y a des enseignant·es techno-enthousiastes qui, malgré les biais, sont persuadé·es que les étudiant·es y trouvent un énorme intérêt et ne leur imposent pas assez de limites dans les usages ; et il y a celles et ceux qui sont dépassé·es.

Sabrina
Caliaros, Consultante en numérique éducatif

Dans le train de l’IA, les professeur·es ont pris les wagons en même temps que leurs élèves. C’est ce qui cause des difficultés aujourd’hui : il s’agit d’amener les enseignant·es à accompagner les élèves et non pas à subir les usages que ces dernier·es font de l’IA.

Victoria Pagnon, Directrice marketing et communication Docaposte

Au cours de la formation professionnelle, il faut porter, au sein des entreprises, un message de sensibilisation aux biais que drainent les IA. Le volet éthique, notamment le respect de la privacy et du RGPD, doit être essentiel en formation.

Alexia Desporte Richard, Présidente Frugal AI

Une softskill indispensable de notre époque et pourtant sous-estimée, c’est l’esprit critique ! Face aux IA, les jeunes se montrent encore un peu trop naïf·ves.. Mais la magie de l’IA, c’est justement de remettre les softskills au coeur du sujet : à quoi sert l’humain ?

Barbara Sessa, Senior Vice Présidente, Mastercard

Nous avons perdu notre capacité d’esprit critique, parce que nous campons en factions. Alors que l’esprit critique, c’est le dialogue.

Brigitte Tropenat, Dirigeante Cirpack

Chaque révolution technologique occasionne des questions sur les usages. Mais finalement, les IA génératives sont utilisées, notamment chez les jeunes, comme un moteur de recherche, voire comme des encyclopédies Universalis. Cela montre à quel point les jeunes ont besoin d’accompagnement.

BIAIS DE GENRE

Leur prise de parole.

Caroline Barkhou, AI product manager chez France Télévisions

Il y a un réel enjeu à disposer des intelligences artificielles selon les pays, selon les langues, avec des datasets orientés vers la spécificité de la langue. Si, par exemple, on perd la distinction qui s’opère en français entre les genres, on perd notre culture. On se calque sur une langue qui véhicule une idéologie différente.

Mélissa Cottin, Directrice ESTIMnumérique

Nous avons besoin de diversité et de mixité dans les équipes, pour pouvoir construire des outils numériques dénués des biais qu’ils présentent aujourd’hui. En rendant visibles ces biais, comme lorsqu’on demande à un générateur d’images d’illustrer une informaticienne et qu’il ne produit que des photos d’hommes, l’IA peut faire figure d’outil pédagogique.

Sophie Lubin, Responsable équipe performance Safran,fondatrice et présidente de Maryse Project

Avant même de travailler sur les biais des outils, interrogeons-nous sur la façon dont nous formulons nos phrases, de façon à être inclusif. C’est ainsi que nous pourrions profiter des machines pour corriger ces biais que l’on supporte depuis des siècles et des siècles. En veillant à leur fournir des données inclusives, tirées de nos productions elles-mêmes inclusives.

Maÿlis Staub, Administratrice Numeum

Brisons les idées reçues, il faut désacraliser l’IA au sein des entreprises. Il existe de nombreux cas d’usage dont elles peuvent s’inspirer. À condition toutefois de féminiser les métiers. Pour y parvenir, embarquons et mobiliser les hommes, ils sont partie prenante de la féminisation des métiers et formation de l’IA.

EMPOUVOIREMENT

Leur prise de parole.

Aurélie Giard-Jacquet, Experte IA Générative, productrice et animatrice du podcast Techlipstick

Le potentiel d’innovation projeté par un usage massif des IA est menacé aujourd’hui par un modèle économique, qui est en train de trouver ses limites. La démocratisation de ces outils risque donc d’en être ralentie.

Stéphanie Lopez, Ph.D., data scientist Université Paris Côte d’Azur

Développer les IA doit se faire dans l’idée de rendre du temps aux êtres humains. Pour que les humains reprennent leur rôle premier : le caractère relationnel.

FRACTURE NUMÉRIQUE

Prise de parole.

Sarah Gaessler, Fondatrice Algorythmes

Dans l’univers de la musique, deux visions s’opposent : les 100 % réfractaires, qui disent que l’IA vole leur métier de création, et celles et ceux pour qui il s’agit d’un filon à exploiter. L’écueil de la deuxième position est de vouloir déléguer toute sa communication à une IA, notamment sur les réseaux sociaux.

ENJEUX ÉCOLOGIQUES

Prise de parole.

Lilian Lambourdière, Fondateur de Inc’Tys, consultant EdTech et numérique éducatif

Le travail de sensibilisation des jeunes sur l’IA doit passer par le fait de leur montrer comment elle fonctionne. Mais il faut surtout mettre l’accent sur le coût environnemental de cette technologie. L’informatique, c’est toujours physique ! Et cela demande du temps avant que la conscience de cet impact touche les gens.

Ons Jelassi, Directrice executive éducation, cofondatrice Neocertif , enseignante-chercheuse
à Télécom Paris

L’impact écologique des IA génératives généralistes est en lien avec leur caractère généraliste. Avec une IA centrée sur un usage bien particulier, on peut limiter les données d’apprentissage tout en restant très performant.

EMPLOYABILITÉ

Leur prise de parole.

Tania Gombert, Directrice assurance, présidente de Cap Métissage

Comment l’intelligence artificielle peut-elle me permettre d’être une meilleure version de moi-même ? C’est une révolution qui ne va pas s’arrêter, qui aura le même impact au quotidien que les micro-ordinateurs et les téléphones portables.

Gaëlle Maurugeon, Coach produit, fondatrice Technovation Girls France

Utiliser l’IA, oui, en étant sincère ! Essayons de remettre un peu de sincérité dans une pratique qui ne l’est pas. Écrire une lettre de motivation avec une IA, oui, mais en l’indiquant à la fin. Il n’y a pas de honte. La preuve, tout le monde l’utilise. Nos applications sont bourrées d’IA, elle nous est de plus en plus imposée.

Cécile Biasio, Directrice innovation
et transformation, Airbus

Les IA génératives produisent des bouleversements aussi importants que la digitalisation. Il est dès lors très important d’accompagner les salarié·es au sujet de ces nouvelles technologies pour leur permettre de conserver leur employabilité, en insistant sur les usages et l’esprit critique qu’on doit leur opposer.