Mélanie Vienot : « Pour utiliser les IA, il faut maîtriser la langue »

Pour commencer, il faut se rappeler à quel point la définition de l’intelligence artificielle et ce qu’elle désigne pour le grand public a évolué. Je vais prendre l’exemple de ce que nous avons développé avec le Projet Voltaire. Depuis le début, nous avons utilisé des algorithmes experts, dans la perspective de proposer des parcours d’apprentissage ciblés. Notre outil ne repose pas sur du machine learning ou un réseau de neurones profonds. Il utilise néanmoins des dispositifs d’intelligence artificielle.

Si, en parlant d’intelligences artificielles, on fait en fait référence à ChatGPT, disons déjà que le bot a une performance en orthographe moyenne, comparable à celle de la moyenne des Français. Nous lui avons fait passer le Projet Voltaire et il n’a pas une orthographe irréprochable, loin de là ! Ce qui est assez logique puisqu’il s’est entraîné sur des données qui contiennent aussi des erreurs et qu’il se nourrit de ce que nous lui donnons, qui contient aussi des erreurs.

Mais plus sérieusement, le fondateur d’OpenAI, Sam Altman, rappelle que ChatGPT est un modèle de langage. Je voudrais souligner que la compétence principale pour l’utiliser convenablement réside donc dans la maîtrise du langage. Partant de là, je ne vois pas nécessairement les IA génératives comme des menaces, parce qu’elles nécessiteront toujours d’autres apprentissages, pour pouvoir les utiliser efficacement.