Elles font bouger les lignes (de code)

« Adapter l’éducation à notre époque, c’est cela qui permettra d’élargir la place des femmes »

Le parcours de Claude Terosier, 45 ans, aurait pu rester celui, assez classique, d’une bonne élève en maths et en physique : prépa scientifique, école d’ingénieurs, puis une carrière dans les télécoms. Son changement de cap, elle le date de l’anniversaire des 15 ans de sa promotion de Télécom Paris, en 2012, alors qu’elle travaille chez SFR. « J’ai soudain réalisé la vitesse avec laquelle le numérique concernait toute la société. Le démocratiser devenait un enjeu crucial. Si on ne s’approprie pas la technologie, on se prive d’un outil et on subit certains choix ! » Mère d’un garçon de huit ans à l’époque, c’est en constatant l’absence d’activités autour de l’informatique que lui vient l’idée de Magic Makers : ouvrir des ateliers de code pour les enfants, basés sur une pédagogie ludique. « Au moment où je me suis lancée, j’avais 39 ans et un puissant réseau professionnel. Tout le monde m’a encouragée ! Les freins venaient plutôt de moi, il m’a fallu accepter le risque. » Portée par ses convictions, Claude Terosier crée son entreprise rapidement, en passant par l’incubateur Paris Pionnières, devenu Willa, dont elle est aujourd’hui membre du conseil d’administration. Dans les ateliers de Magic Makers, il y a 30 % de filles. « Mon objectif, c’est d’arriver à la moitié, on travaille la communication en ce sens ! » Pour Claude Terosier, c’est l’éducation pour tous qui constitue le cœur de son engagement : « Adapter l’éducation à notre époque, pour aider les enfants à devenir des personnes, développer leur esprit critique et gérer leurs émotions, c’est cela qui permettra d’élargir la place des femmes, et plus largement de tous, dans la société ! »