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S'appeler "Alexa" à l'école, mauvaise pioche

A tous les parents qui s’apprêtent à donner Alexa comme prénom à leur nouveau-né (non non, ce n’est pas une bonne idée), cette chronique vous est dédiée ! 

Alexa, vous en avez bien sûr entendu parler, c’est l’assistance vocale développée par Amazon. Mais Alexa c’est aussi le prénom donné à de nombreuses petites filles outre-Atlantique, et qui, aujourd’hui se retrouvent être l’objet de moqueries de leurs camarades de classe. 

Alors, vu de loin, on pourrait se dire que les Alexa sont moquées, de la même manière que les Mégane ont été moquées avec l’apparition de la voiture Renault. Mais est-on vraiment dans le même registre ? La réponse est non. Ces petites Alexa sont moquées de manière très violente, considérées comme des esclaves, on s’amuse à les humilier, à leur donner des ordres, comme en témoignent des parents qui ont été jusqu’à demander à Amazon de changer le nom de son assistant vocal. 

L'essor des assistants vocaux genrés

Le problème derrière tout cela, c’est que les assistants vocaux sont beaucoup plus souvent des assistantes que des assistants, il y a Alexa, mais aussi Cortana de Microsoft, Célia de Huawei… Les voix féminines sont plus souvent utilisées dans les fonctions d’assistance dotée d’une personnalité docile, alors que les voix masculines sont plus généralement privilégiées pour les services sérieux de type bancaire. C’est ce qu’a dénoncé un rapport de l’Unesco de 2019 qui parle ici d’un « modèle d’acceptation et de tolérance du harcèlement sexuel et de la violence verbale ».

Pourtant le secteur des technologies vocales est en plein essor avec des applications en tout genre. Cela peut être des applications de transcription pour les personnes sourdes et malentendantes, ce sont des robots conversationnels qui améliorent la relation client. 

On les envisage de plus en plus dans les lieux publics pour commander son billet de train en gare sans avoir à toucher l’écran, pour les toilettes publiques sans avoir toucher la poignet. Elle permettent de gagner du temps, on écrit 70 mots en 1 min, alors qu’on en dit 200 de vive voix ! Les jeunes l’ont bien compris et ont démocratisé l’usage avec les messageries instantanées comme WhatsApp. Les commandes et assistants vocaux sont moins fatigants que les écrans, il permettent même d’une certaine façon de s’en libérer, et favorisent ainsi les relations humaines. Bref tout pour plaire…

Des solutions existent déjà

Alors si ces technologies ont tant le vent en poupe, ne faut-il pas dès à présent questionner cette façon que l’on a de genrer les voix des assistants vocaux ? 

Pour l’heure, cette discrimination sexiste ne semble pas être entendue par Amazon qui ne s’est pas prononcé malgré les différentes plaintes. Pourtant, il existe aujourd’hui un collectif de chercheuses et chercheurs danois qui a développé une voix neutre baptisée Q. 

Google, Apple, Amazon et Microsoft ont donc déjà des solutions à portée de main.