Pénibilité de la visio
A toutes celles et ceux qui se réjouissent des nouveaux codes du télétravail, tout en ayant souvent mal au dos, cette chronique est pour vous !
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Passer du bureau à la maison n’est pas anodin et peut avoir des conséquences, parfois lourdes, sur notre santé. Le docteur Éric Gouzi, médecin du travail à Saint-Étienne (Loire), l’observe jour après jour. L’avènement du télétravail massif depuis deux ans commence à l’inquiéter, quant aux effets sur les corps de ses patient·es. « J’observe par exemple beaucoup de pathologies d’épaule. Les gens travaillent dans leur salle à manger, avec une chaise trop basse par rapport à la table. Leurs épaules se retrouvent en élévation, ce qui provoque des tendinites, en particulier à droite, où se trouve la souris. Les problèmes lombaires sont aussi nombreux : il n’est pas confortable de travailler dix heures par jour dans un fauteuil de salon. On voit aussi des tendinites du coude, du poignet, des syndromes de canal carpien… », énumère le médecin. Bref, de nouveaux dangers pour notre santé.
Des risques pour le corps...
Il faut dire qu’avec le télétravail permanent, les corps bougent moins. Fini la promenade pour aller déjeuner, le cours de gym à la pause méridienne, ou même les petits déplacements pour se rendre à la photocopieuse ou voir un·e collègue. On devient sédentaire, vissé·e à son siège toute la journée. « À partir du moment où l’on est assis tout le temps, on peut avoir des conséquences directes sur sa capacité cardio-respiratoire, sur ses tendons, ses ligaments, ses muscles… Le corps se déshabitue au mouvement. Or, il faut bouger pour être en bonne santé. D’autant qu’il a été prouvé que le fait de rester longtemps assis mène à des comportements de malbouffe », met en garde Karine Dupouy, présidente du cabinet Klen Impact, spécialisé dans la prévention en santé en entreprise.
et l'esprit
Si le télétravail fragilise les corps, il peut en aller de même avec les esprits. Le nombre de burn-out sévères grimpent selon une étude Opinion Way de juin 2022, où 13 % des salarié·es seraient en burn out dit sévère, soit près de 2,5 millions de personnes. Parmi les catégories de travailleurs et travailleuses les plus touchées, citons les femmes, les moins de 29 ans, les télétravailleurs, télétravailleuses et les managers. Karine Dupouy nous alerte : « Le stress modifie physiologiquement certaines hormones. Quand vous êtes stressé, vous produisez plus de cortisol. En fin de journée, en plein pic, les gens se jettent sur leur frigo. Ce qui crée une insulinorésistance. On voit ainsi des cadres qui deviennent diabétiques. Ce sont des bombes à retardement : beaucoup auront des problèmes cardiovasculaires et métaboliques dans les prochaines années ».
Comme disait Henri Salvador dans sa chanson :
Le travail c’est la santé
Rien faire c’est la conserver
Les prisonniers du boulot
N’font pas de vieux os.
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