L’IA à la rescousse de l’exploration spatiale
A toutes celles et ceux qui cherchent une utilité à l’intelligence artificielle, voici (enfin) une réponse qui pourrait vous plaire.
En une vingtaine d’années, la cosmologie a fait des bonds de géant. Les astrophysiciens et astrophysiciennes ont observé directement les ondes gravitationnelles issues de la fusion entre deux trous noirs, et ont également découvert que certaines exoplanètes – ces planètes orbitant autour d’étoiles extra-solaires- présentent des traces d’eau, ou encore que l’expansion de l’Univers s’accélère sous l’action d’une force mystérieuse à laquelle a été donné le nom, non moins mystérieux, d’énergie sombre.
Bref, le XXIe siècle est un peu le siècle d’or de l’astrophysique. Seulement voilà, l’histoire des progrès technologiques qui accompagne l’exploration spatiale est semblable aux tonneaux des Danaïdes, chaque nouvelle découverte ne fait que confirmer l’étendue de l’ignorance humaine.
Des quantités astronomiques de données
Ainsi, l’observatoire américain Vera Rubin – du nom d’une astrophysicienne américaine pionnière dans l’étude de la matière noire qui enrobe les galaxies – collectera des données sur 20 milliards de galaxies après sa mise en service prévue pour 2024. Imaginez un peu : il faudrait 5 siècles à la communauté scientifique pour les analyser, selon l’astrophysicien David Elbaz. Et encore, c’est une paille à côté du projet de radiotélescope géant baptisé square kilometer array qui devrait collecter chaque jour à partir de 2027 l’équivalent d’une année d’Internet consommé à l’échelle planétaire, soit 1 exabyte de données, 1 milliard de gigabits par jour !
Face à ces quantités astronomiques de données, l’IA peut fournir une aide précieuse. Neil deGrasse Tyson, un astrophysicien américain, affirmait la semaine dernière à Bloomberg que « l’Univers est si vaste qu’il est impossible d’analyser ses milliards d’objets sans avoir une forme d’intelligence qui nous épaule pour faire le tri dans ces données ». Car il ne faut pas se fier aux jolies photos du télescope spatial James-Webb rendues publiques il y a quelques mois : l’Univers est un sacré bazar en mouvement traversé par d’innombrables signaux de toute nature, que les scientifiques peinent encore à identifier.
Aller plus loin
Donc, première bonne nouvelle : si jamais des extra-terrestres veulent communiquer avec nous l’IA devrait nous faciliter la tâche en scannant le ciel sous toutes ses coutures pour y distinguer les phénomènes astrophysiques, les interférences radios et les signaux atypiques et inconnus. Déjà en 2015, un algorithme créé à l’université de Toronto a pu distinguer 8 signaux présentant des caractéristiques de technosignatures. C’est-à-dire des signaux qui indiqueraient la présence d’une société capable de communiquer !
L’autre bonne nouvelle c’est qu’on va pouvoir envoyer des engins beaucoup plus loin dans l’espace. Jusqu’à présent, la latence dans la communication des instructions entre la Terre et les robots chargés d’explorer une planète ou une étoile a constitué un frein à l’exploration spatiale. Désormais, il est possible d’équiper ces robots avec des systèmes intelligents embarqués qui leur permettront de prendre des décisions de façon autonome à des années lumières de la planète Terre.
Il ne reste plus qu’à espérer que ce tournant technologique ne confirme pas le scénario de 2001 : L’odyssée de l’espace dans lequel HAL 9000, l’intelligence artificielle qui contrôle les fonctions vitales du vaisseau imaginé par le romancier Arthur C. Clarke, et mis en scène par Stanley Kubrick, finit par se retourner contre l’équipage.
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