Vivre sans Internet, mission impossible ?

Deux heures et dix-huit minutes. C’est le temps passé par les Français·es à surfer, chaque jour de 2022, selon Médiamétrie. Les trois quarts du temps sur smartphone. Pour les 15-24 ans, on se rapproche même des quatre heures par jour et de 93 % de ce temps sur mobile ! Ces chiffres sont édifiants. Pourtant, cette vie hyperconnectée, certains n’en veulent pas. Que ce soit aux États-Unis, où certain·es jeunes refusent les écrans dans le cadre du « Log Off Movement », ou en Europe, des voix commencent à se lever pour retrouver une vie sans smartphone, voire sans ordinateur.

Vivre sans ces nouvelles technologies, c’est le choix d’Anne, aujourd’hui retraitée. Bien qu’elle ait traversé les décennies de la démocratisation des usages tournés vers le numérique, que son mari et ses enfants s’y soient tous mis, elle, s’y est toujours refusée : « Je n’ai jamais eu de téléphone portable, je ne vois pas l’intérêt. C’est aussi une façon de lutter contre cette injonction que tout le monde doit être connecté, tout le temps. Quand nous allons au cinéma, je vois ma sœur scotchée sur son smartphone jusqu’à ce que les lumières s’éteignent, puis elle se jette dessus dès la fin du film. C’est fou d’être aussi accro… » Si Anne peut se permettre de vivre loin des écrans, c’est aussi parce que son mari prend en charge toutes les démarches sur Internet : « C’est vrai que sinon, je serais pénalisée, que ce soit pour prendre un rendez-vous médical ou même réserver des places de théâtre, il faut toujours un mail et un numéro de portable ! »