La jouissance d’enfin (bien) parler cul

C’était en 2018, sur un coup de tête. Camille Aumont-Carnel crée un compte instagram, @jemenbatsleclito, qui culmine aujourd’hui à 688 000 abonné·es. Des punchlines plein écran, frontales, crues. Elle s’empare de sujets universels, mais dont quasi personne ne parlait jusque-là : l’odeur de la cyprine, l’asymétrie des grandes lèvres ou les mycoses vaginales. « J’en avais marre de ne me voir nulle part. Les contenus liés au sexe, c’était soit le porno, soit des articles scientifiques. Quant aux magazines féminins… Ces sujets tabous, personne ne voulait les aborder comme on les aborde. Ce qui s’est passé pour moi, ça s’appelle un buzz. » L’engouement démontre un besoin viscéral de réponses. Un besoin de savoir(s).Les années suivantes, podcasts et comptes sexo viendront les apporter.

Edwige, infirmière psy et sexothérapeute derrière le compte aux 233 000 abonné·es @wicul, applaudit cette plus grande accessibilité à l’information, doublée d’une ouverture au dialogue. « Avant, on ne parlait sexualité qu’à coups de blagues graveleuses. Et surtout, jamais sous l’angle des dysfonctionnements. Alors qu’on en a tous·tes ! Or, rater un plat ne fait pas de nous des mauvais cuisiniers », glisse celle qui, comme d’autres, a aussi normalisé l’usage des sextoys.

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