Dans les écoles de design, apprendre à créer avec l’IA

À première vue, le studio expérimental de l’ École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCi –Les Ateliers), situé dans le XIe arrondissement parisien, ressemble à tous les autres studios de l’établissement en période de rendus de projets. Il y a des écrans, des feuilles qui volent et des étudiant·es qui s’agitent. Sauf que les travaux personnels qu’elles et ils exposent s’inscrivent dans un cours un peu particulier : celui du designer Étienne Mineur sur les usages de l’IA en design. Au troisième étage de l’ENSCi, ce mercredi 15 décembre est consacré à l’examen des projets de chaque étudiant·e ayant suivi cet enseignement.

« Tous sont volontaires », précise le professionnel, qui enseigne l’intelligence artificielle dans divers établissements. Ces interventions portent sur les outils disponibles mais aussi les enjeux légaux et éthiques. Depuis plusieurs années, Étienne Mineur constate une forte augmentation des demandes de formations dans les écoles et formations artistiques : à l’ENSCi, c’est la deuxième année que ce cours est pleinement inscrit dans la maquette à destination de tous les étudiant·es, quelle que soit leur année d’étude.

Dans les écoles de design, « pourtant habituées à être en avance sur bien des sujets, nous avons été surpris par le raz-de-marée de l’IA », concède Frédérique Pain, directrice de l’ENSCi. « L’intelligence artificielle constituait un sujet de recherche depuis longtemps, mais la démocratisation et l’hyper accessibilité des outils ont changé la donne très rapidement, en générant un usage massif. » De son côté, François Brument, enseignant à l’École supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne (Esadse) reconnaît aussi avoir parfois « des vertiges face aux multiples possibilités de l’IA ».

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