Quand l’écran cache le mépris

Les injonctions faites aux parents à l’égard de l’utilisation des écrans par leurs enfants sont légion. Pas vraiment efficaces, elles révèlent surtout une vision individualiste et classiste des politiques éducatives.
Pas d’écrans avant trois ans. Entre 3 et 6 ans, ordinateurs, tablettes et télévisions partagés. Surtout, éviter que les pré-ados passent trop de temps à regarder des séries, à traîner sur les réseaux sociaux ou à jouer aux jeux vidéo. Et toujours, toujours respecter les « quatre pas » : pas le matin, pas aux repas, pas dans la chambre, pas avant le coucher. Camille, la trentaine et deux enfants de 4 et 7 ans, connaît presque par coeur la liste des recommandations des pouvoirs publics sur l’usage des écrans par les plus jeunes. « J’essaie vraiment de tout faire pour que les choses fonctionnent, confie-t-elle. Mais je n’y arrive pas. Entre m’occuper d’eux, travailler, avoir un peu de temps pour moi… à un moment, les écrans, ça sauve. »
Camille n’est pas seule. Comme elle, de nombreux parents luttent pour éloigner leurs enfants des écrans. Puis se prennent leur échec en plein visage. « Culpabiliser les parents au sujet des écrans, ça ne sert à rien, s’insurge Nawal Abboub, chercheuse en neurosciences*. Les écrans, c’est le révélateur d’une problématique sociale, pas des mauvaises pratiques de parents. » Dans les médias, les tribunes se multiplient pour dénoncer l’emprise des écrans sur les enfants, voire accuser certaines pratiques numériques de pervertir la jeunesse. Les jeux vidéo sont ainsi régulièrement mis sur la sellette, quand un·e ado se livre à des actes de violence.
Le problème est multifactoriel, mais la diabolisation des écrans nous empêche de pen- ser la complexité.
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