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Un enjeu de santé publique

Les enfants âgés de 3 à 10 ans passent environ deux heures devant les écrans chaque jour, en moyenne. C’est ce qu’affirme la députée Renaissance Caroline Janvier en introduction de son projet de loi contre la surexposition des enfants de moins de 6 ans aux écrans qui vient d’être adopté la semaine dernière par l’Assemblée nationale. On a peut-être jamais autant parlé de numérique dans l’hémicycle, après le droit à l’image des enfants et la majorité numérique sur les réseaux sociaux.

Alors qu’y a-t-il exactement dans cette proposition de loi : l’idée est d’informer et sensibiliser les parents avec notamment la création d’une plateforme numérique d’information, mais aussi les professionnels de santé et de la petite enfance avec des formations sur les risques liés aux écrans. On devrait voir aussi apparaitre des recommandations sur la bonne utilisation des écrans dans les carnets de grossesse et de santé. 

Le texte prévoit aussi des messages de prévention sur les emballages d’ordinateurs, de tablettes et de téléphones portables et veut limiter l’utilisation des écrans au sein même des établissements de la petite enfance, les maternelles et les écoles primaires.

Si elles sont validées par le Sénat, ces propositions devraient s’inscrire dans un nouveau chapitre du Code de la santé publique. 

La controverse de l'addiction aux écrans

Parce qu’en effet c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un enjeu de santé publique. Ce temps d’exposition n’a fait qu’augmenter ces dernières années et cela inquiète. Et pour cause, on sait que cette surexposition aux écrans a des conséquences délétères sur le développement des tout petits. On observe par exemple des troubles du sommeil, du langage et de l’apprentissage. 

Mais ces troubles sont-ils dûs à l’écran lui-même ? Ou au manque d’interactions entre l’enfant et ses proches ? La réponse n’est pas si évidente que cela et la question épineuse d’une addiction supposée aux écrans reste à démontrer. Elle fait même l’objet d’une véritable controverse parmi les scientifiques, entre d’un côté celles et ceux qui dénoncent et alarment, et de l’autres celles et ceux qui dédramatisent. 

Parce que dans certains cas, l’écran lui-même peut être bénéfique pour les jeunes neuro-atypiques qui ont des difficultés à socialiser et qui trouvent dans leur pratique sur les écrans un refuge… 

Un article ne suffit pas pour aborder toute la complexité du sujet, c’est pour cette raison que la rédaction de Chut! Magazine consacre un numéro aux écrans, un sujet électrique et polémique, peut-être parce qu’il cristallise toutes les contradictions et difficultés que nous avons avec notre propre connexion.