Quand le Web devient un champ de mines numérique
Dans le conflit russo-ukrainien, défendre son pays, c’est aussi bidouiller depuis son ordinateur. Depuis 2015, l’Ukraine est assaillie de cyberattaques, et cette menace d’un nouveau type peut déstabiliser le pays en profondeur. Guerre hybride, informationnelle ou cyber… Ou quand le Web devient un véritable champ de mines numérique.
Le cyberespace, nouveau lieu de la guerre
A toutes celles et ceux qui pensez trouver un peu de bonne humeur et de bonnes nouvelles ce matin, une fois n’est pas coutume, cette chronique ne vous est pas dédiée !
Parce que quand la tech devient elle aussi une arme de guerre, ce n’est pas beau à voir.
De tous temps, on dit que les hommes ont fait la guerre. On pourrait penser qu’ils en tirent les leçons, mais non ! Ils deviennent même encore plus ingénieux, et aujourd’hui, en plus des armes de terrain, ils s’arment du numérique pour être plus sanglants et plus destructeurs encore. Vous noterez au passage comme pour une fois, je ne ferai pas d’inclusif dans cette chronique. Aujourd’hui, le champ lexical de la guerre s’enrichit, et ce n’est pas qu’une métaphore, c’est très concret. On parle de guerre hybride, de cyberguerre et de guerre informationnelle. Après la terre, la mer, l’air et l’espace, le nouveau lieu de la guerre c’est le cyberespace.
Nouvelles pratiques, nouvelles menaces
Alors, comment s’y retrouver dans ce nouveau jargon ? Pour commencer, sachez que la cyberguerre a débuté depuis longtemps en Ukraine. Le pays est même considéré comme un laboratoire à ciel ouvert depuis 2014, date à laquelle ont commencé les premiers conflits dans la région du Donbass. Depuis, beaucoup de cyberattaques ont été menées par des Russes dans le cyberespace ukrainien, on note même une intensification de ces attaques en décembre 2021 et en janvier de cette année. C’était déjà les prémisses de la guerre.
Pourquoi ces nouvelles pratiques sont-elles dangereuses ? Parce qu’elles amplifient les actions de terrain. Les cyberattaques déstabilisent la population et affaiblissent la résistance qui s’organise sur place.
D’après Le Monde, des chercheurs en sécurité informatique ont dévoilé la mise en ligne de faux sites officiels ukrainiens, ces derniers étaient équipés d’un bouton intitulé « je soutiens le président » qui aurait permis de déclencher des logiciels malveillants. Le web devient ainsi un véritable champ de mines numérique.
Mobiliser les hackers
En parallèle, la Russie mène également un guerre informationnelle, qui permet évidemment de manipuler la population. En Russie, c’est un sujet un peu particulier, parce qu’il existe une vraie souveraineté en termes d’infrastructures et de réseau. On sait que la Russie contrôle ses médias, elle contrôle aussi internet et ses réseaux sociaux qui deviennent des outils de propagande. C’est l’ensemble du système informationnel qui est sous contrôle. C’est la cyber-influence.
Alors, l’Ukraine peut-elle se défendre contre ces attaques ? Elle a déjà commencé ! L’Etat fait appel à des hackers pour l’aider à protéger ses infrastructures et mener des missions de cyber espionnage. On a ainsi des personnes qui se portent volontaires et qui sont répertoriées en unité défensives et offensives, c’est une véritable armée de hackers qui se préparent à défendre les intérêts du pays depuis son ordinateur. Le Ministre du numérique Mylhaïlo Fedorov a même appelé sur Twitter les talents digitaux à rejoindre les rangs de cette armée numérique.
Quant au collectif de hackers Anonymous, vous en avez certainement entendu parler, il a clairement mené une opération offensive en attaquant les médias et les sites officiels russes. La 1ère cyberguerre a bel et bien commencé.
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