Le Nouveau pays de l’Influence
Bonjour à celles et ceux qui se fient parfois sans crainte aux avis des influenceurs et influenceuses, cette chronique est pour vous !
Les arnaques et autres scandales de l’influence ont changé la donne de ce secteur en plein boom. Fini le temps où ils et elles pouvaient se permettre de faire croire tout et n’importe quoi à leurs abonnés en échange de quelques monnaies sonnantes et trébuchantes. Le temps du cadre et de la loi arrive. C’est en tout cas ce que promet le texte de loi adopté à l’unanimité (oui, oui, cela arrive parfois, même en période de tension absolue avec la réforme des retraites) en première lecture le 30 mars dernier à l’Assemblée Nationale et qui vise à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs et influenceuses sur les réseaux sociaux. Pour Arthur Delaporte, député socialiste, et Stéphane Vojetta, député Renaissance, corapporteurs du texte transpartisan, il est question de poser « un cadre de référence pour protéger influenceurs comme consommateurs ».
Une nouvelle brigade
Il est ainsi question par exemple de faire apparaître la mention “retouchée” sur les images avec retouches ou réalisée avec l’un des filtres des réseaux sociaux. Certaines pratiques vont être interdites, comme la promotion de la chirurgie esthétique et les mises en avant de placements financiers à risques et d’autres faux eldorados de la cryptommonaie mieux encadrés. Bruno Lemaire, actuel Ministère de l’économie, a aussi annoncé quelques jours avant la « mise en place immédiate d’une brigade d’influence commerciale » au sein de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Ces quinze personnes seront « chargées de répondre aux signalements des internautes et de les faire remonter à la justice ».
Former et informer l’influence
Pour l’ARPP, l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité, la solution passe par la loi, mais aussi et surtout par une sensibilisation et de la pédagogie auprès des influenceur·ses. En particulier des non-professionnel·les, ayant une petite communauté. Selon son Observatoire de l’influence responsable, plus l’individu est suivi, plus il est désormais attentif à respecter la règle. Les derniers procès (comme pour le couple Blata) et dernières suppressions de comptes aux millions d’abonné·es par Meta-Facebook-Instagram, montrent bien aux influenceurs et influenceuses de métier que les temps changent. Mais les manquements concernent aussi 31 % des posts des personnes suivies par moins de 10 000 followers. « Beaucoup ne se rendent même pas compte qu’ils sont soumis à des règles, au même titre qu’un média ! », pointe Mohamed Mansouri, délégué général de l’ARPP. Alors, l’idée du Certificat de l’influence responsable commence à faire son chemin. Mené par l’ARPP, il prend la forme d’un cours en ligne, d’une durée de deux heures et demie, qui s’achève par un examen. Coût : 49 euros pour celui ou celle qui le passe.
La question de la ligne tracée entre partenariat et avis personnel continue toutefois de faire débat. Pour l’internaute, le plus sage est sans doute de toujours rester sur le qui-vive et d’aiguiser sans cesse sur les réseaux ou ailleurs, son esprit critique.
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