Une chronique Radio Nova x Chut!

Une nouvelle étude de Santé Publique France vient de paraître sur le temps que passent les enfants de 2 à 5 ans devant les écrans. Sans grande surprise, il faut bien le reconnaître, le temps passé devant les écrans par les plus jeunes dépassent les recommandations des spécialistes du sujet. Dans le cadre de cette étude nommée Elfe, portée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce sont ainsi près de 18 000 enfants nés en 2011, qui sont ainsi suivis depuis leur naissance et qui le seront encore dans les prochaines années, jusqu’à leur 20 ans. De quoi, on espère, y voir plus clair sur le sujet des écrans.

L’étude s’est attachée à mettre en avant les données en fonction de la région d’habitation de la famille, son histoire et son origine migratoire, le niveau d’études de la mère (seulement) et le sexe de l’enfant. Ne voir que les données liées à la mère interpellent, comme si elle était la seule gestionnaire du temps d’écran au sein des familles. Ce chiffre est expliqué, selon les porteurs de l’étude, citation ouvrez les guillemets « en raison du rôle important de celle-ci dans les activités qui touchent à l’éducation de l’enfant et parce qu’elles comptent moins de données manquantes que les données du père.» Voilà, voilà…

Un âge pour tout

A ce stade, il ressort des moyennes de temps d’écran par jour. Il faut compter 56 minutes pour un enfant de 2 ans, 1h20min pour un enfant de 3 ans et demi, et 1h34min à 5 ans et demi. On s’éloigne des fameuses balises 3-6-9-12 de Serge Tisseron, psychiatre, Membre de l’Académie des technologies et du Conseil national du numérique (CNNUM), qui préconise un temps d’écran en fonction de l’âge, avec pas plus de 30 min à 3 ans et pas plus d’1h d’écran conseillé à 6 ans, par jour. Rappelons que  du côté de l’organisation mondiale de la santé, l’écran avant deux ans est fortement déconseillé. Parmi les enfants de l’étude, seuls 13,7 % des familles se sont tenues à ces recommandations. 

Cette inquiétude du temps d’écran fait écho à la loi portée par Caroline Janvier, députée Renaissance et rapporteure du texte, sur la surexposition des enfants aux écrans. La loi, adoptée à l’unanimité en première lecture par l’Assemblée nationale en mars dernier prévoit la mise en œuvre d’une politique de prévention des risques liés à l’exposition aux écrans numériques pour les enfants de moins de 6 ans. Le but étant de former les professionnels et d’accompagner les parents dans l’accès à l’information sur les risques sanitaires d’une « surexposition » aux écrans. Un exercice périlleux qui amène de plus en plus de conflits intergénérationnels, allant des enfants aux grands-parents ! Un sujet de discorde qui ne date pas d’hier, mais qui prend de nouvelles formes avec l’expansion des smartphones et tablettes. 

De quoi semer le trouble encore un bon moment dans les dîners de famille !