Qui a hacké Garoutzia ?

Qui a hacké Garoutzia ? est une comédie policière née pendant un confinement dans l’esprit de Serge Abiteboul, Laurence Devillers et Gilles Dowek, trois chercheurs et chercheuse en informatique. Publiée en octobre 2023 par les éditions C&F, la pièce en trois actes questionne notre rapport à l’IA, entre éclats de rire et interrogations existentielles. Mise en scène par Lisa Bretzner pour le théâtre, la pièce se joue depuis un an dans plusieurs villes de France, dont le théâtre de la Scène Parisienne.
Une IA en chair et en os
Ce soir de décembre, le public est encore venu nombreux : la salle est comble. Il faut un peu de temps au public pour s’installer. Il est même difficile pour les petits groupes d’ami·es de rester côte à côte.
Silence. Le rideau s’ouvre et dévoile une scène minimaliste. En son centre, debout, plantée sur sa base : Garoutzia, chatbot de luxe développé par la société Powerbot. Elle pourrait presque, toutes proportions gardées, nous rappeler la Maschinenmensch, le robot androïde dans le Métropolis de Fritz Lang. Garoutzia, interprétée par Léa Tuil, est incontournable, omniprésente. « C’est un personnage central. L’histoire, les acteurs et les décors sont articulés autour de sa place à elle. C’est la seule qui ne peut pas bouger ou évoluer physiquement » précise Lisa Bretzner, la metteuse en scène.
Ce dispositif minimaliste renforce la réflexion développée par la pièce. Mémoire et intelligence artificielle sont mises en scène à travers trois axes : la place de la machine dans notre quotidien, la perte de la mémoire immédiate via la maladie d’Alzheimer, et enfin la perdurance du souvenir au-delà de la mort. La mise en scène aurait pu se contenter d’un dispositif vidéo ou d’une voix off projetée indépendamment des personnages humains, mais Lisa Bretzner voulait une incarnation en chair et en os. « Comme Garoutzia est un personnage central, il fallait pouvoir s’y attacher. Léa Tuil devait incarner l’IA par son jeu et ses interactions. » C’est aussi une condition pour brouiller les pistes, sonder la différence entre l’humain et la machine. La réalisatrice précise qu’elle souhaitait « questionner ainsi la place de la mémoire dans la définition de ce qui fait l’Humanité. »

MÉMOIRE ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SONT MISES EN SCÈNE À TRAVERS TROIS AXES : LA PLACE DE LA MACHINE DANS NOTRE QUOTIDIEN, LA PERTE DE LA MÉMOIRE IMMÉDIATE VIA LA MALADIE D’ALZHEIMER, ET ENFIN LA PERDURANCE DU SOUVENIR AU-DELÀ DE LA MORT.
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