L’IA fonce sur les collectivités

Un chat blanc tout en rondeur tend un téléphone avec le logo d’Open AI, l’entreprise qui a créé Chat GPT. « La Ville vous offre l’accès à l’Intelligence Artificielle » peut-on lire sur les affiches de communication. La ville balnéaire d’Arcachon, en Gironde, composée majoritairement de retraité·es aisé·es, y croit dur comme fer : cette mesure « va permettre de réduire la fracture numérique », assure le maire Les Républicains de la ville, Yves Foulon.

La mesure peut étonner en période de vaches maigres pour les collectivités. La ville d’Arcachon assure à France Info que l’initiative coûtera dans les 10 000 euros par an. Une somme relativement modeste pour une commune touristique de 12 000 habitants, mais qui suffit à rendre circonspects de nombreux·euses internautes. Florilège de commentaires trouvées sous une vidéo d’Hardisk TV, youtubeur spécialisé dans la tech : « C’est de l’argent public à la poubelle. » ; « Quelle connerie. On a des IA françaises en plus… » ; « Hum… ils ont aboli la RGPD à Arcachon ? »

Au-delà de ces questions d’argent public, il y a l’usage promu par la mairie. Dans une vidéo disponible sur le site internet de la commune, une voix féminine affirme que « quel que soit votre niveau et la matière qui vous intéresse, Chat GPT est un soutien qui peut vous intéresser pour trouver les meilleurs sujets », en appuyant sur « meilleurs », sur un ton très publicitaire.

Dans l’exemple qui suit, un utilisateur demande à Chat GPT : « Je dois répondre au sujet de dissertation « l’argent fait-il le bonheur? », peux-tu me créer le plan de cette dissertation ? » Et Chat GPT de proposer un plan en trois parties, très détaillées. Pas sûr que les enseignant·es apprécient que le travail soit mâché de la sorte, supprimant une grande partie de l’effort intellectuel demandée. Sollicitée, la mairie n’a pas fait suite à notre demande.