Dès les années 1980, vous vous êtes intéressée à l’informatique et au Minitel. Qu’est-ce qui vous a attirée dans cet univers, à l’époque nouveau ?

J’étais alors sociologue au Centre national d’études des télécommunications, dans le département « Usages sociaux des télécommunications ». Nous étions une petite cellule de chercheurs en sciences sociales au sein d’un grand organisme de recherche essentiellement composé d’ingénieurs. En 1981, c’est le lancement du plan télématique français, le fameux Minitel. En parallèle, les ordinateurs personnels commençaient à se développer, les ménages pouvaient désormais en acheter. Ils n’étaient bien sûr pas encore reliés à Internet et ne communiquaient pas entre eux. J’ai aussi travaillé sur les usages du Minitel, il y avait des centaines de services télématiques, ainsi que sur les messageries conviviales, une nouvelle forme de lien qui s’élaborait alors, qui préfigurait déjà les réseaux sociaux.

De leur côté, les premiers micro-ordinateurs étaient utilisés pour la programmation amateur et pour des applications bureautiques. Beaucoup de professions dites intellectuelles — journalistes, universitaires, écrivains — commençaient à les utiliser. Cela transformait leur production par rapport au stylo ou à la machine à écrire. Le fait de pouvoir couper, coller le texte, a changé le rapport à l’écriture, créant une sorte de désinhibition. Auparavant, tout devait être structuré avant d’écrire, au risque de devoir tout recommencer. D’un coup, il n’y avait plus ce vertige de la page blanche, vous pouviez modifier l’écrit à volonté. La contrepartie : ce ne sont pas des outils qui favorisent la synthèse. La production de textes, d’articles, est devenue exponentielle, et il est devenu impossible de suivre tout ce qui sort, dans n’importe quel domaine.

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