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Coup de tonnerre chez les influenceurs

À toutes celles et ceux qui ne savent plus à qui se fier sur les réseaux sociaux, cette chronique est pour vous !

Mardi dernier, le député La République en Marche Stéphane Vojetta a interpellé le ministre du numérique Jean-Noël Barrot sur les pratiques de certains influenceurs qui, « outre les tristes valeurs qu’ils véhiculent trop souvent, s’enrichissent, parfois installés dans les paradis fiscaux, en pratiquant le dropshipping, les fausses réductions ou en poussant des stratégies douteuses de pronostic ».

Depuis un an, la planète influenceur connaît quelques soubresauts. Le rappeur Booba a ouvert les hostilités début 2022 en multipliant les attaques contre ce qu’il appelle les « influvoleurs », comme nombre d’entre nous l’ont constaté dans le documentaire Complément d’enquête diffusé il y a peu sur France Télévision.

Influenceur•euse•s virtuel•le•s

Bref, la réputation de l’écosystème influenceurs n’est plus à faire…mais à refaire ! C’est pourquoi certaines marques se tournent désormais vers les influenceuses (eh oui, ce sont surtout des avatars féminins) virtuelles pour rajeunir leur identité.

IKEA, KFC, Samsung mais aussi les poids lourds de la mode comme Louis Vuitton ou Balenciaga misent sur le fort taux d’engagement généré (presque trois fois plus élevé que celui des humains) par ces personnages au look branché, créés sur des logiciels d’imagerie 3D.

Comme les vrais influenceur·euse·s, iels chantent, dansent, et fédèrent une communauté autour de valeurs qu’iels revendiquent haut et fort.

Lu do Magalu, 32 millions de followers

Prenons un exemple. Lu do Magalu est une influenceuse créée en 2003 par le magazine de grande distribution brésilien Luiza.

Proclamée plus grande personnalité virtuelle 2021 et 2022 par le site VirtualHumans, Lu do Magalu est suivi par plus de 32 millions de comptes, tous réseaux confondus. Elle danse dans les clips des artistes les plus connus au Brésil, participe à l’émission Danse avec les stars, publie des posts contre les violences faites aux femmes et collabore avec RedBull MacDo, Adidas, Mac, Bic, Samsung…

Lu do Magalu est présente sur tous les fronts et tous les réseaux, pour toutes les marques. Protégée derrière la neutralité supposée du monde virtuel, elle n’a pas de compte à rendre sur son activité. Influenceuse est sa raison d’être : elle ne peut être soupçonnée des mêmes dérives que les êtres humains.

Comme le souligne le professeur de management Oihab Allal-Chérif,  « le fait de savoir que l’influenceur virtuel est une création numérique le rend plus authentique et sincère qu’un influenceur humain qui se met en scène et monétise son discours et ses actions ». Les influenceurs·euse·s virtuel·le·s sont disponibles 24h/24 ,7/7, peuvent être programmé.e.s pour parler n’importe quelle langue et peuvent interagir avec les internautes quasiment comme une vraie personne.

Au-delà des likes

Tandis qu’elles et ils se préparent à faire bientôt leur entrée dans le Métavers, ces entités virtuelles mettent déjà un pied dans nos quotidiens et nos données. Autrement dit, plus loin que le like, les marques ont trouvé une nouvelle façon de se jouer de nos émotions et de nos clics.