La vidéosurveillance automatisée s’installe en France

Gare du Nord, octobre 2022, la nuit. Noctambules et travailleur·ses se croisent dans leur ballet familier. Tout semble normal dans ce centre névralgique du réseau de transport francilien. De jour comme de nuit, les caméras veillent. En 2007, la gare en comptait déjà 250. En 2019, 585. À l’automne 2022, elles sont comme dopées aux hormones. L’État, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024 (JOP 2024), y expérimente un algorithme de pointe qui détecte les regroupements de personnes, les bagages abandonnés ou encore les voyageur·ses empruntant les quais à contresens.

Menée par l’entreprise XXII, start-up spécialiste de l’analyse vidéo en intelligence artificielle, le projet s’inscrit dans le périmètre des nouvelles technologies testées par l’État en prévision des JOP 2024. Technologies de renseignement sur le Tour de France 2022, dispositifs anti-drones déployés lors des Championnats du monde de cyclisme sur piste à Saint-Quentin-en-Yvelines en octobre 2022… le programme, mené d’avril 2022 à la fin du premier trimestre 2023, regroupe 180 expérimentations. L’objectif est clair : tester les innovations capables d’aider les forces de l’ordre dans la sécurisation de l’événement. Parmi elles, plusieurs dizaines concernent la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Ces technologies, parfois appelées « vidéoprotection intelligente », reposent toutes sur le même principe. Elles utilisent des algorithmes pour analyser de grandes quantités d’images issues de la vidéosurveillance afin d’en faire émerger différentes informations. Visualisation accélérée de longues heures d’images, système d’alerte en temps réel en cas de présence d’individus ou de véhicules sur un périmètre donné, détections d’attroupements ou de maraudages, repérage des comportements suspects… ses  applications sont multiples.