Bien manger, c’est le début du bonheur ?
« Travaillez, prenez de la peine : c’est le fonds qui manque le moins. » C’est ce que disait le laboureur à ses fils dans la fable de La Fontaine.
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Du champ à l'assiette
Oui, mais voilà, ses enfants ont grandi, ils ont changé d’époque, et si le travail est un trésor, le fait de s’user la santé ne fait plus rêver personne. Pire, il conduit à des drames, quand on sait que chez les agriculteurs et agricultrices, le taux de suicide est de l’ordre de 43 % supérieur au reste de la population dans la tranche d’âge des 15 à 64 ans, selon la sécurité sociale agricole. Un taux tellement élevé qu’il est plus que temps de réagir, de faire en sorte que le métier conserve ses galons de noblesse, que le travail de la terre redevienne synonyme de qualité de produits, de respect des sols, de bonne cuisine et de gastronomie.
Oui, mais pour tout cela, le secteur a besoin d’être aidé. Par une politique agricole commune (PAC) qui, elle aussi, se transforme, évolue pour favoriser une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Et aussi par des solutions innovantes, de nouvelles technologies et parfois une nouvelle façon de voir, de réaliser, de transmettre, qui vient enlever un peu de pénibilité. Il faut que les technologies servent au moins à cela. Et dans le prolongement, à l’autre bout du grain de blé, l’alimentation est l’un des premiers leviers de notre bonne santé, et nous en avons de plus en plus conscience, parfois un peu tard, quand la maladie est déjà là.
Du champ à l’assiette, en cinq clics et légumes par jour, qu’est-ce qui change ? Nos nouveaux modes de consommation sont-ils salutaires, pour le secteur agricole comme pour toute la chaîne agro-alimentaire ? C’est ce que nous avons souhaité comprendre, percevoir au sein de ce dossier. On en parle notamment avec Amandine Chaignot, cheffe de deux restaurants parisiens. Elle nous apporte le regard de la spécialiste du goût et du bon produit. On découvre l’utilisation et l’utilité des satellites dans les nouvelles façons de travailler la terre avec François Dejoux, ingénieur de recherche au CNRS. On parle blockchain et traçabilité avec Karine Daniel, économiste et directrice de recherche à l’École supérieure d’agricultures d’Angers. On s’intéresse aussi aux circuits courts, avec Grégori Akermann, sociologue à l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). En parallèle, soucieux·ses de participer à la construction d’une tech inclusive, qui ne se crée pas que dans un entre-soi, comme dans chaque numéro, nous ouvrons grand la porte aux femmes du secteur. Nous nous faisons l’un de leurs porte-voix, écho de leur combat.
L'égalité au rendez-vous
C’est ainsi que nous avons eu le plaisir de rencontrer Eva Sadoun, la fondatrice de Lita, une fintech sociale, qui entend changer les codes de la finance. Elle ré- pond aux questions de la journaliste Catherine de Coppet, aussi bien dans un entretien retranscrit dans ces pages que dans un format podcast, pour aller plus loin dans la découverte de son parcours.
Les actions de formation de 50inTech, start-up dirigée par Caroline Ramade, la mobilisation du collectif Wo- gitech (pour Women & Girls In Tech) et l’événement La Tech pour Toutes mis en place par l’école 42 font aussi partie des pages de ce magazine. Comme nous le disons souvent, nous ne sommes pas un magazine féminin. Nous souhaitons nous adresser à tous et toutes, sans distinction de genre. Nous sommes toutefois un magazine féministe, parce qu’il est essentiel à nos yeux de participer aux changements en cours dans notre société dans un secteur fort, qui transforme nos vies au quotidien et façonne nos modes de penser. Mettre les femmes en avant dans certaines rubriques, c’est rétablir l’équilibre. Interroger les hommes comme les femmes, les chercheurs comme les chercheuses, les expertes comme les experts, c’est faire parler la société, tout simplement.
Au-delà des mots
Presque dans un autre univers, l’art numérique se dévoile au fil des pages du portfolio, au travers de l’exposition Némo, la biennale internationale des arts numériques de la région Île-de-France, au Centquatre, à Paris. Sylvie Fagnart, journaliste, use de sa plume pour vous donner à percevoir les impressions, émotions et frissons peut-être que l’on ressent à la découverte de ces œuvres d’un nouveau genre.
Nous prenons un peu de hauteur ensuite pour vous emmener explorer le transhumanisme. Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle à Sorbonne Université et au CNRS, et chroniqueuse régulière du magazine, partage son point de vue sur les risques et dérives de cette vision de l’être humain augmenté, au-delà de la mort parfois, au travers de résurrections numériques qui font froid dans le dos, même en cette période de Noël. Afin d’amener une autre lecture de ce phénomène transhumaniste, nous vous proposons de le découvrir au travers d’une fiction intitulée Poussières, de Nolwenn Mauguen, une nouvelle disponible également au format sonore.
Chut! fait du bruit avec Chut! Radio
Depuis le début de l’aventure du magazine Chut !, nous avons toujours mis le format sonore à l’honneur. Presque une évidence, de faire plus que chuchoter ou souffler quelques mots sur la tech. En 2022, nous aimerions aller encore plus loin, vous proposer de nouveaux formats sonores, sur des thématiques au cœur des préoccupations, des formats immersifs qui donnent à entendre une autre tech, d’autres innovations et aussi d’autres voix, sur l’enfance, l’écologie ou encore pour donner plus de place à la fiction sonore. Pour continuer de faire vivre le magazine, pour assurer sa pérennité, pour nous permettre de vous proposer ces innovations de Chut !, nous avons besoin de vous, nous avons besoin du soutien de nos abonné·es.
Aussi, merci pour vos abonnements, vos partages, vos mots doux, vos conseils éclairants qui nous aident à avancer ensemble, merci pour cette envie que nous partageons de faire éclore un nouveau média qui se construit et se développe en toute indépendance, fondée par deux femmes, dans un secteur média où les hommes ont encore le monopole. Ce n’est pas une attaque vis-à-vis de vous, messieurs. C’est juste la nécessité de vivre dans une société plus égalitaire, sur tous les points, qui nous guide.
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