Dans les usines, la réalité augmentée au service des opérateurs·trices

Entre quatre murs de métal s’activent plusieurs ouvriers et ouvrières. L’espace est exigu. Parfois, les corps se cognent. Il faut finir vite. Dans quelques jours, l’étrange boîte en train d’être assemblée doit continuer sa route. Eux fixent sans s’interrompre différentes pièces sur les parois de ce qui deviendra l’une des parties d’un navire de guerre. Ils ne prennent aucune mesure, font tout à l’œil. Ne ratent jamais leur coup. Sur leurs yeux, des lunettes de réalité augmentée leur indiquent en permanence l’endroit où ils doivent intervenir.

Nous sommes chez Naval Group. La multinationale, fleuron industriel français, s’affiche fièrement comme leader européen de la construction navale de défense. Conception, construction, intégration des armes et des systèmes informatiques, entretien. Dans ses chantiers, on s’occupe de toutes les étapes de la mise à l’eau des navires et sous-marins militaires. Avec, depuis longtemps, l’appui de la réalité augmentée. « Nous avons commencé dès 2008 à expérimenter ces technologies », rembobine Yann Bonjou, responsable du secteur d’activité Ré-alité virtuelle et augmentée au sein du groupe. « C’était vraiment le début, avec des technologies qui venaient du secteur de la vidéo et du traitement d’image. »