TIK TOK, SANS TACTIQUE

Au nom de la cybersécurité, le gouvernement français a interdit l’installation de TikTok sur les télé- phones professionnels des 2,5 millions d’agent·es de la fonction publique d’État. La France emboîte le pas aux États-Unis, au Danemark et à la Commission européenne. Les dirigeant·es craignent que TikTok devienne le cheval de Troie d’une cybersurveillance mise en place par Pékin.

Et pour cause : depuis 2017, une loi oblige les entreprises chinoises à collaborer avec les services de renseignement de leur pays. Fin 2022, une enquête du magazine Forbes a révélé que certain·es de ses journalistes ont été espionné·es par des employé·es de TikTok, ce qu’a confirmé la maison mère ByteDance après une enquête interne.

Face au Congrès américain le 23 mars, Shou Zi Chew, le patron de TikTok, n’a pas convaincu les élu·es, qui semblent déterminé·es à bannir l’application

BIG TECH, BIG CO2

Le site d’information Electronics Hub a passé au crible les rapports environnementaux des 100 plus grandes entreprises tech au monde. En 2021, Samsung arrive en tête du palmarès des pollueuses avec plus de 20,1 millions de tonnes d’équivalent CO2 émis, suivie par Amazon et le fabricant taïwanais de semi-conducteurs TSMC.

En France, où 80 % des impacts environnementaux du numérique sont importés, l’empreinte carbone du numérique pourrait atteindre 25 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2030 si rien ne change d’ici là.

NOUVELLE INFLUENCE

Le ministre de l’Économie a annoncé le 28 mars la création d’une brigade d’influence commerciale, « chargée de répondre aux signalements des internautes et de les faire remonter à la justice ».

LICENCIEMENTS EN MASSE

Les vagues de licenciements se poursuivent chez les Big Tech. Meta a annoncé mi-mars la suppression de 10 000 emplois, quatre mois après s’être séparée de 11 000 collaborateur·rices.
Après 19 000 licenciements en janvier, Amazon a également annoncé 9 000 départs supplémentaires.</span

COURSE À L'ÉCH-IA-LOTE

Les Big Tech enchaînent les annonces concernant l’intégration d’intelligences artificielles dans leurs outils.

Microsoft a annoncé que ChatGPT-4, la dernière version d’agent conversationnel développée par OpenAI, allait être utilisée dans son pack Office (Word, Excel, etc.) et son moteur de recherche Bing.

Google fait de la résistance et teste depuis février son propre chatbot, Bard. Meta a annoncé un nouveau modèle d’IA baptisée LLaMa, tandis que le chinois Baidu a développé le chatbot Ernie.

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CO2 NIVEAU ZÉRO

Dans son 6e rapport d’évaluation, publié le 20 mars, le GIEC estime que, dès 2030, le réchauffement de la planète atteindra +1,5° C par rapport à l’ère préindustrielle. Limiter ce réchauffement à 2° C n’est possible qu’en ramenant les émissions mondiales nettes de CO2 à zéro.

VISAGE LISSE, CŒUR VIDE

TikTok est accusé de propager des canons de beauté uniformisés. Propulsé par une IA utilisant la technologie deep learning, son filtre Bold Glamour, hyper réaliste et peu détectable, donne aux visages une plastique digne d’une égérie de mode.

Les psychologues alertent sur les conséquences de cet ego deep fake sur la santé men- tale des jeunes, particulièrement friand·es de la plateforme qui compte désormais 1,2 milliards d’utilisateur·rices, dont 150 millions en Europe.

JEUX OLYMPIQUES SOUS SURVEILLANCE

Jeudi 23 mars, l’Assemblée nationale a adopté l’article 7 du projet de loi olympique prévoyant de recourir à la vidéosurveillance algorithmique, censée détecter et prévenir des « événements » suspects.

L’expérimentation pourrait commencer dès septembre, lors de la Coupe du monde de rugby.

PROTECTION RENFORCÉE DES MINEURS

Début mars, trois propositions de loi renforçant la protection des mineur·es face au numérique ont été adoptées coup sur coup en première lecture par l’Assemblée nationale.

Déposés par les députés Laurent Marcangeli (Horizons), Bruno Studer et Caroline Janvier (Renaissance), ces trois textes prévoient de fixer à 15 ans la majorité numérique, de mieux faire respecter le droit à l’image des enfants – dont les photos sont trop souvent postées sur les réseaux sociaux par les parents – et de créer une politique nationale de prévention des risques d’une exposition excessive des enfants aux écrans.