Les citoyens à la reconquête de leur ville

Les plateformes numériques de participation citoyenne ont la cote auprès des villes. Depuis les élections municipales de 2014 et le grand débat national de 2019, les mairies les développent pour encourager la prise de parole. De quoi inciter les citoyens peu actifs au niveau local à s’investir, à condition de dépasser la pure communication.
À Orléans, dans le Loiret, les parents des enfants de la crèche du P’tit Mouflet souhaitaient depuis longtemps aménager l’espace vert en face de l’établissement. Lorsque la municipalité lance en 2018 sa plateforme de budget participatif, ils saisissent l’opportunité. L’association de parents engage une campagne pour recueillir le plus de votes possible pour leur projet d’aire de jeux. « Nous avons mobilisé toute la communauté de la crèche. Nous avons aussi réalisé des affiches,avec un QR code qui renvoyait vers notre projet », raconte Gwenaëlle André, la trésorière de l’association.
Pari gagnant : le projet est lauréat et l’espace officiellement inauguré en novembre dernier. Comme Gwenaëlle André, les citoyens et les citoyennes sont de plus en plus nombreux à tenter de se réapproprier leur ville avec des outils digitaux. Les villes l’ont compris. Face à un taux d’abstention record de 36 % aux élections municipales en 2014, les élu·es ont cherché à réagir. Plateformes de vote pour les budgets participatifs ou plus globalement d’échange et de consultation sur un projet mené à l’échelle locale, chaque maire veut désormais se doter de son propre outil pour laisser ses citoyen·nes s’exprimer. Cette tendance se confirme année après année : selon Antoine Bézard, créateur du site lesbudgetsparticipatifs.fr, en 2020, 140 communes ont mis en place un budget participatif – le double par rapport à 2019 – et la moitié passe par une plateforme de la « civic tech », les autres préférant le seul vote papier.
Au-delà de l’aspect communication pour les municipalités, ces sites mobilisent des publics qui s’étaient désinvestis ou désintéressés du quotidien de la cité. « La première année du budget participatif, une réception à l’Hôtel de Ville avait été organisée pour l’ensemble des per- sonnes qui avaient déposé un pro- jet. Les élus étaient étonnés : ils ne reconnaissaient pas les gens, ne les ayant jamais vus dans les conseils de quartier », explique Stéphane Lenfant, chef de projet démocratie locale à Rennes (35).
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