Le numérique et la façon dont les GAFAM le façonnent et le modèrent n’est pas encore un enjeu politique majeur. Comment l’expliquer ?

Les grandes plateformes qui ont émergé se sont construites sur des usages non politiques, ou en tout cas déconnectés de la politique, car il n’y avait pas assez d’utilisateurs pour modifier la vie de la société. À partir du moment où certaines d’entre elles sont devenues autre chose qu’un réseau social et qu’elles se sont transformées en d’authentiques médias en agrégeant des individus, des personnalités publiques, mais aussi des médias, des annonceurs et tout un système de diffusion, de suivi et d’espaces d’interactions, elles se sont constituées dans un champ de la vie politique. Le problème, c’est que cette dimension ne s’est révélée que quand elles étaient suffisamment installées et uniquement au moment où elles ont posé problème. De mémoire, une des premières fois où l’on s’est posé ces questions en France, c’est en 2005, quand l’UMP [aujourd’hui Les Républicains, N.D.L.R.] a acheté sur Google des mots-clés comme « racaille » et « émeutes ». En pleine émeute des banlieues, la droite a acheté des espaces publicitaires pour que les internautes soient redirigés vers des sites de l’UMP.

Tant que Google est un outil parmi tant d’autres, sans monopole, chacun peut engager des budgets publicitaires. Mais quand il y a une sorte de guichet unique [Google représente plus de 90 % des recherches en France, N.D.L.R.], la responsabilité et la transparence devraient être absolues. Il devrait y avoir la possibilité d’auditer ces entreprises. Sinon, on est dans une situation où ces plateformes ont la capacité de définir un agenda politique, mais aussi de le faire à l’abri de tout espace délibératif, sans avoir de comptes à rendre.

Les entreprises GAFAM n’ont cessé d’expliquer qu’elles ne faisaient que vendre des annonces et que jamais elles n’envisageaient d’être auditées sur leur rôle politique. Mais elles ont été obligées de sortir du bois. Et il y a un peu plus de deux ans, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a reconnu dans un long post sa responsabilité sociale.

Oups ! La suite de cet article est réservé aux abonné·es

Abonnez-vous pour nous découvrir, nous lire, nous soutenir !

  • Trimestre

    14 
    Par trimestre
    En savoir plus

    Abonnez-vous sans engagement à Chut!, le magazine de la culture numérique.

    L'abonnement comprend :

    • 1 numéro par trimestre
    • Résiliable à tout moment
    • L'accès à la version en ligne

     

  • Par an

    48 
    Au lieu de 56 €

    Abonnez-vous à l'année à Chut!, le magazine de la culture numérique

    L'abonnement comprend :

    • 4 numéros Chut! Magazine par an
    • L'accès à la version en ligne
    • 48€ au lieu de 56€
  • Le Club

    150 
    Par an
    En savoir plus

    Abonnez-vous au Club Chut!, le magazine de la culture numérique.

    L'abonnement au Club comprend :

    • La participation à 4 conférences de rédaction par an
    • 4 magazines par an
    • L'accès à la version en ligne

    Comment ça marche ? Par ici les infos !

J’ai déjà un abo

Je me connecte

Abonnement collectivité, contactez-nous !