D’où vient l’engagement du boncoin pour des équipes plus mixtes ?

Nous accordons une place importance à l’inclusion et la parité au sein de nos équipes. Nous avons constaté que nous étions plutôt à 45 % de femmes pour 55 % d’hommes. Nous pouvons mieux faire !

Or, les métiers des technologies correspondent à une part importante de nos salariés, ce sont 200 personnes sur 1300. Mais parmi celles-ci, il y a peu de femmes. Nous avons donc lancé un premier programme avec Simplon en 2017 : une promotion, les Miss code, constituée de 24 femmes codeuses, avec une formation et un recrutement dans le cadre d’un contrat de professionnalisation. Suite au programme, 7 personnes sont restées travailler chez nous en tant que codeuses. En parallèle de cette initiative, des femmes chez nous ont eu envie de porter ce sujet, à savoir le manque de femmes dans la tech et l’importance des équipes mixtes. Elles ont proposé de convier leurs équipes lors de déjeuner pour en parler. En mai dernier, nous avons également signé un manifeste de reconversion des femmes dans les technologies sur VivaTech, en partenariat avec Social Builder, avec l’envie de matérialiser notre engagement.

C’est ainsi qu’est né une forme d’engouement dans la prise de la parole sur ces sujets, afin de contribuer à véhiculer des messages forts en interne, mais aussi en externe.

C’est pourquoi aujourd’hui vous lancez le programme Les Fantestiques…

Notre engagement pour plus de femmes dans la tech se poursuit tous les jours, d’où notre dernière initiative en la matière, une formation proposée à des femmes qui ont envie d’intégrer un métier dans la tech, plus particulièrement dans la data. Nous allons les former au métier de Quality Assurance Analyst, en leur apprenant à tester des aspects fonctionnels, design et techniques. C’est une formation courte, un parcours de dix semaines au sein de l’université Acial pour apprendre le b.à.-ba, expérimenter et éventuellement être embauchée en CDI.

Vous formez avec Acial via ce programme au métier de QA analyst. En quoi est-ce un métier stratégique ?

Tout ce qui est produit au sein des équipes est stratégique : toutes les failles d’expérience doivent être détectées. Sinon elles seraient visibles du public. Grâce à des équipes mixtes, donc avec plus de femmes, on améliore la qualité du service, peut-être parce qu’elles ont le sens du détail et une certaine capacité à se mettre à la place de l’utilisateur. Elles n’ont pas forcément la même approche que les hommes. Sans verser dans les stéréotypes de genre, la société fait qu’elles ont parfois une sensibilité et une empathie plus accrues qui sont très enrichissantes au quotidien. Ce qui est intéressant avec ce programme, c’est qu’il s’agit de femmes en reconversion, donc elles ont tout ce trait de caractère commun, elles osent ! Et c’est exactement ce que nous recherchons, des femmes ayant une motivation forte.

Comment faire en sorte d’embarquer plus de femmes dans la tech ?

C’est par des prises de parole régulière qu’on accélère. L’éducation joue aussi un rôle clef : c’est par l’école qu’on passe les messages. Il est essentiel de sensibiliser dès le plus jeune âge, tout se joue à ce moment-là ! Il serait bien par ailleurs qu’on ait une vraie connaissance des métiers. Les stages de classe de 3e par exemple sont un vecteur important.

Vous faites partie des entreprises signataires de Swiit Pledge avec Simplon et les Digital Ladies. Avez-vous le sentiment que les entreprises sont vraiment prêtes à changer la donne ?

Il y a de plus en plus d’actions, mais pas assez encore ! Il y a quelques sociétés du CAC40 parmi les signataires, mais il faudrait à mon sens qu’elles soient bien plus nombreuses. Nous avons monté un comité sur le sujet pour que chaque année, des personnes volontaires puissent réfléchir à des actions de sensibilisation en interne comme en externe. Il s’agit aussi de mettre en place des réflexes auprès des managers pour qu’ils donnent envie aux femmes de s’impliquer dans ces métiers. Notre mission à nous chez LeBonCoin, c’est de faire vivre le sujet et de mettre notre pierre à l’édifice !