[Hacking 2021] : Louise-Marie Véron et Pierre Queinnec : « S’interroger sur son impact socio-environnemental quand on est une startup n’est pas toujours évident »
Le 28 octobre, le Hacking de l’Hôtel de Ville 2021, organisé par Paris&Co et la ville de Paris, accueillait les entrepreneurs et entrepreneuses qui façonnent la ville de demain. Louise-Marie Véron, la directrice startup de Paris&Co et Pierre Queinnec, le président de Jenji nous parle des défis que rencontrent les startups en matière de RSE.
C'est quoi le programme Impact pour Startup de Paris&Co ?
L-M.V : Le programme Impact de Paris&Co, c’est un programme qu’on a décidé de lancer cette année. L’objectif c’était de se dire : ça fait des années que Paris&Co accompagne des startups de divers horizons dans leur croissance, dans leur développement marketing, commercial et RH. Mais nous n’avons pas mis en place suffisamment de choses pour les aider à prendre en compte le plus tôt possible l’impact de leurs produits ou de leurs services sur l’environnement et leur impact social également.
Est-ce plus difficile de gérer son impact RSE quand on est une startup ?
L-M.V : Je dirais que non. Déjà parce qu’elles sont plus petites, donc elles sont directement concernées par leurs actions au quotidien. Et puis, il y a de plus en plus d’entrepreneurs qui veulent prendre en compte ces sujets là le plus tôt possible, qui montent aussi des projets qui ont un impact positif directement, même dans leur proposition de valeur. Après la difficulté, c’est qu’au démarrage, il faut qu’elles accélèrent et qu’elles fassent feu de tout bois et elles n’ont pas forcément le temps de se poser des questions sur « est-ce le bon prestataire ? », « est-ce que si je paie plus cher, j’aurais un fournisseur qui est plus vertueux d’un point de vue environnemental ? » par exemple. Et donc, c’est important pour elles aussi qu’on leur apporte les moyens de prendre ce temps de réflexion et de sortir un peu le nez du guidon, du business et de la croissance qu’il faut essayer de faire vite venir dans ces jeunes entreprises pour les aider à prendre ces sujets en compte.
Quels sont les premiers résultats du programme ?
L-M.V : Quand ont a lancé le programme, on avait deux objectifs majeurs. Le premier c’est que chacune des entreprises qui participe soit capable de s’engager sur deux gros axes chacune. Le deuxième objectif, c’est qu’il y ait une personne identifié dans l’entreprise qui soit référente du projet. C’est le cas dans l’entreprise de Pierre, et dans toutes les autres startups, ça a été le cas également. Il y a soit l’un des salariés, soit l’un des associés qui a décidé de porter cette responsabilité. Ces deux objectifs ont donc été atteints ! C’est une belle victoire pour nous.
Avez-vous des exemples concrets ?
P.Q : Une des choses les plus importants dans notre bilan global, c’est toute la partie consommation électrique des serveurs. C’est un sujet qui est très compliqué, du fait déjà de l’accès aux données physiques. On sait que très peu de providers cloud publient leurs données. On a du développer un modèle de maths qui nous permet d’évaluer la consommation de nos différentes ressources dans les différents clouds qui, cumulée avec le mix énergétique de chaque pays d’origine, va nous permettre de calculer un score. Ce qui était très important pour nous, c’était d’arriver à faire cette modélisation, d’arriver à la faire de façon sérieuse, ce qui est un second enjeu compliqué, et surtout par la suite d’arriver à agir dessus. Et donc d’arriver à obtenir, sur une infrastructure qui est déjà assez optimisée, d’arriver à trouver des façons relativement smart ou novatrices, de réduire cette consommation globale.
Qu'est-ce que vous venez chercher au Hacking ?
P.Q : Pour moi, il y a plusieurs choses qu’on vient chercher au Hacking. La première chose, c’est un contact avec un certain nombre d’acteurs qui vont innover dans des domaines qui sont soit connexes, soit peu connexes, et finalement cette capacité à rencontrer des gens qui vont ouvrir des discussions différentes Et ça, je pense que c’est quelque chose qu’on ne faisait plus depuis un an et demi du fait des circonstances. Et je pense qu’il y a une vrai joie et ça se voit, de la part des acteurs de pouvoir se retrouver, avoir des discussions intéressantes, d’avoir une capacité à échanger sur des problématiques qui sont communes, puisqu’il y a pas mal de sociétés qui vont être à peu près dans les même types de tailles, de structure et autres qui vont avoir les mêmes types de problèmes. Je dirais que c’est un retour à un networking plus physique et plus sympa. Le fait de rencontrer des partenaires et les différentes personnes de l’écosystème c’est une vraie joie.
Qui sont Louise-Marie Véron et Pierre Queinnec ?
Louise-Marie Véron et la directrice startup de Paris&Co et accompagne les jeunes entreprises dans le cadre du programme Impact. Pierre Queinnec et le président de Jenji, un outil de gestion comptable.