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Le milliardaire assume par ailleurs son ambition d’ouvrir au grand public ce produit afin que quiconque puisse “augmenter” ses propres capacités cognitives moyennant tout de même quelques milliers de dollars.

Voilà le genre de projet qui inquiète l’UNESCO. Dans un rapport publié la semaine passée, l’institution estime indispensable la création de garde-fous pour contrôler le marché des neuro-technologies en pleine expansion.

Vous avez dit neurotechnologies ?

Le terme neurotechnologies désigne tous les dispositifs conçus pour accéder, contrôler, évaluer ou bien manipuler la structure et les fonctions cérébrales. En clair, une neurotechnologie permet d’interpréter l’activité électrique de notre cerveau et d’en tirer des informations, des données, sur son fonctionnement.

Jusqu’à présent, c’est surtout à des fins thérapeutiques qu’ont émergé ces innovations. Aux Etats-Unis, les médecins recourent ainsi à la neuro-stimulation électrique pour traiter certaines formes de dépression ou bien des maladies neurologiques comme Parkinson. La nouveauté, c’est le boom des neurotechnologies conçues dans un but non-médical : par exemple les casques encéphalogrammes pour optimiser les performances des sportifs ou des gamers. Mais ce sont surtout les technologies dites invasives, c’est-à-dire directement implantées dans le crâne, qui posent de vertigineuses questions éthiques.

Des technologies invasives

Notre cerveau est un organe plastique qui dispose d’une très grande adaptation aux sollicitations de son environnement. Des chercheurs ont d’ores et déjà averti que si ces implants étaient réalisés sur des enfants ou des adolescents, encore en plein développement neurologique, l’opération pourrait perturber la maturation normale de leur cerveau et façonner leur identité future.

Pour protéger nos données cérébrales, l’UNESCO préconise la mise en place d’un cadre éthique au niveau international pour éviter toute tentative de manipulation de nos pensées ou de notre mémoire. En 2021, le Chili avait déjà fait un pas dans cette direction en devenant le premier pays à consacrer l’existence de neuro-droits dans sa constitution.

Une décision inédite qui donne à penser que les neurotechnologies ont bel et bien quitté le domaine de la science-fiction.