Quand elle rentre du travail, Nathy a souvent mal à la tête. C’est ce qui arrive quand on passe des heures à annoter des données. Vêtements élégants et maquillage soigné, la jeune femme a obtenu il y a quelques années un master en commerce international dans une des universités les plus réputées du pays.

Mais à Madagascar, avoir un bon diplôme ne suffit pas. Travailler dans le public demande de bonnes connexions voire des francs coups de main. Obtenir un emploi dans une entreprise privée relève du miracle. «Je suis devenue annotatrice parce qu’il fallait bien gagner sa vie », constate-t-elle, fataliste, avant de détailler son quotidien.

Huit heures par jour, cinq jours par semaine, la jeune femme pianote. L’ordinateur affiche un flux infini d’images, des vidéos à décrire ou des photos à détourer, des données qui permettront ensuite d’entraîner des modèles d’intelligence artificielle en France ou à l’étranger. Le plateau est immense, plusieurs centaines de personnes travaillent côte à côte.

Le travail de Nathy est chronométré. Les bons jours, elle dépasse facilement les 500 images traitées. Si elle n’atteint pas son objectif, son management lui rappelle que tout le monde est remplaçable. « Je ne fais pas de vague, j’arrive à l’heure, je travaille à Noël et les jours fériés », reprend la mère de famille. Dans le secteur, les salaires oscillent entre 300 000 ariary (60 euros) et 500 000 ariary (100 euros). Nathy, elle, touche 400 000 ariary, soit 80 euros par mois. « Tout juste de quoi survivre », déplore celle  qui part toujours au travail avec une plaquette de paracétamol. 

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