Dans votre livre Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement, vous introduisez les concepts de « commun négatif » et de « ruine ». Comment les définissez-vous ?

Les « communs négatifs » ont été définis pour la première fois par les sociologues écoféministes Maria Mies et Veronika Benholdt-Thomsen. Au départ, le terme désignait les déchets de façon générale. Puis, avec le penseur japonais Sabu Kohso, il s’est déplacé sur les déchets nucléaires, qui sont plus que de simples déchets puisque la planète n’est pas capable de les absorber. De mon côté, j’étends la définition des communs négatifs à tout ce dont nous allons hériter : des sols pollués, des rivières sans poissons et des infrastructures en déshérence. Ces exemples sont ce que j’appelle des « ruines ruinées » : des vestiges d’une extraction, d’une exploitation ou d’une destruction passée. Mais il existe aussi des « ruines ruineuses », c’est-à-dire des ruines « flambant neuves », qui correspondent à une vision dégradée du progrès et de l’innovation. L’enjeu est d’identifier ce type de ruines en remontant à leur origine. Le smartphone en est un bon exemple : pour que ce marché existe avec l’ampleur qu’on lui connaît, il faut des proto-esclaves à Taïwan et dans les mines du Kivu, en République démocratique du Congo.

Oups ! La suite de cet article est réservé aux abonné·es

Abonnez-vous pour nous découvrir, nous lire, nous soutenir !

  • Liberté

    14 
    Par trimestre
    En savoir plus
    • 1 numéro par trimestre
    • Résiliable à tout moment
    • L'accès à la version en ligne

     

  • 1 an

    48 
    Par an
    • 48€ au lieu de 56€
    • 4 numéros par an
    • L'accès à la version en ligne
  • Le Club

    150 
    Par an
    En savoir plus
    • 4 numéros par an
    • L'accès à la version en ligne
    • Une participation à 4 conférences de rédaction par an
    • La cocréation de 4 tribunes du Club publiées dans le magazine

    Comment ça marche ? Par ici les infos !

J’ai déjà un abo

Je me connecte

Abonnement collectivité, contactez-nous !