Elues en première ligne

« Dès qu’on est une femme politique, on subit du harcèlement. C’est directement lié au faible crédit qu’on accorde aux femmes dans cet espace. Mais quand on est une militante féministe, les choses sont plus graves. On nous décrédibilise de manière systématique, pour faire en sorte que le féminisme ne soit jamais perçu comme un programme politique, mais comme une violence faite aux hommes. L’objectif est de nous convaincre qu’une parole libre nous expose automatiquement en retour à de la violence.

Le sujet, je crois, dépasse un peu la question du numérique. C’est une question de comment on me traite et comment on traite les femmes politiques dans les espaces médiatiques. Quand je dis qu’il y a un enjeu écologique sur la question de notre consommation de viande, que le virilisme fait partie des raisons qui font que nous consommons autant de viande, c’est en fait d’un très grand raisonnable. Il n’y a pas de solutions faciles. Sanctionner les auteurs peut faire avancer les choses. L’Arcom* doit faire son boulot sur les propos sexistes mais ce n’est pas encore le cas. Nous devons aussi nous mettre à nous défendre les unes les autres. Je me rassure en me disant que cela veut dire que nous avons raison. Les attaques subies par Christiane Taubira au moment du mariage pour tous nous paraissent aujourd’hui ridicules. Je pense que dans cinq ou dix ans, on analysera de la même manière l’hostilité à mon encontre ou à l’encontre d’autres. »

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