A la poursuite du data center vert

« Notre salle machine », annonce Jean-Marc Menaud. L’enseignant-chercheur du département Automatique, Productique et Informatique a l’emphase ironique. L’endroit ne paie pas de mine. Une porte, semblable à toutes celles qui se succèdent le long de ce couloir de l’école Mines-Télécom de Nantes. Scotchée, une simple feuille A4 indique : « Salle informatique et buanderie ».

La porte ouverte, on est projeté sur une piste d’atterrissage. Un Boeing semble décoller dans la pièce. « Les ventilateurs », désigne le chef de ce projet de recherche pour expliquer le bruit assourdissant.

Les ventilateurs, pièces maîtresses des centres de données. Comme nos ordinateurs domestiques, les serveurs chauffent en fonctionnant. Il faut donc les refroidir au moyen de ventilateurs, entre autres, eux-mêmes grands consommateurs d’énergie.

Au rayon des autres techniques de refroidissement : la climatisation, méthode la plus courante. Pas la voie la plus verte ni la plus performante, explique Jean-Marc Menaud : « L’air est un isolant et conserve dès lors la chaleur. »

Faire circuler, dans des tuyaux en cuivre, de l’huile ou de l’eau froide sur les éléments chauds des serveurs s’avère une méthode plus efficace, « mais que rechignent à mettre en place les exploitants de centres de données, parce qu’elle coûte cher. Faire usage d’un liquide demande d’anticiper la fuite, ce qui a un coût. »