Les alternatives au financement traditionnel s'intensifient

Loin d’être l’apocalypse pour autant, le monde de la tech semble se transformer en se mettant à la recherche de nouveaux types de financements. Une tendance qui s’étendra sans doute au reste du monde.

Le capital-risque, roi incontesté de la Valley, n’est plus aujourd’hui le seul maître du jeu. Les entrepreneur·es, ou explorateur·rices, se tournent depuis 2015 vers de nouvelles terres : le crowdfunding, les business angels (investisseur·ses individuel·les) et les partenariats d’entreprise. Des plateformes comme Kickstarter sont devenues des phares guidant les start-up vers des eaux plus clémentes, tandis que les partenariats stratégiques offrent des ressources précieuses, en financement bien sûr, mais aussi en mentorat et en leur donnant accès au marché, tels des ports d’attache.

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Plus récemment, nous constatons une diversification encore plus grande du financement avec l’arrivée des super business angels (aux tickets plus élevés) et des micro-crédits de capital-risque (pour financer les jeunes entrepreneur·es). Le capital-risque d’entreprise venant des plus grands groupes se développe et l’on assiste à l’émergence de nouveaux incubateurs qui apportent un soutien personnalisé aux jeunes entreprises.

Un impact sociétal positif

De leur côté, les investisseur·ses, ces capitaines d’industrie, réévaluent aussi leurs cartes marines. Ils et elles cherchent de plus en plus des start-up qui correspondent à leurs valeurs, favorisant l’investissement dans celles qui peuvent démontrer un impact sociétal positif en plus de leur potentiel de réussite financière. La diversité et l’inclusion deviennent de nouvelles étoiles polaires, avec des initiatives comme All Raise et Backstage Capital qui soutiennent les fondateur·rices issu·es de minorités sous-représentées. La super-croissance n’est plus l’alpha et l’oméga des fonds comme DBL Partners à San Francisco ou Social Capital à Palo Alto.

Les start-up ont commencé à revoir leur plan de croissance et leur modèle de pensée : viser l’équilibre avant tout, en optimisant les coûts et l’efficacité opérationnelle.

Dispersion géographique de l'innovation

La Silicon Valley n’est plus le seul épicentre de l’innovation et du financement. L’augmentation du coût de la vie, le travail à distance et le désir de projets de vie différents, au service d’un impact social et environnemental plus grand, contribuent à cette dispersion géographique au-delà de la sacro-sainte tech californienne. De nouvelles étoiles, telles à New York ou Berlin, brillent au firmament des start-up, leur offrant des écosystèmes alternatifs.

Si le modèle de la Silicon Valley était bien connu pour son recours à un investissement massif, souvent à perte, pour espérer des rentabilités à long terme records, les start-up ont commencé à revoir leur plan de croissance et leur modèle de pensée : viser l’équilibre avant tout, en optimisant les coûts et l’efficacité opérationnelle… quitte à grandir moins vite. Un changement qui pourrait aussi affecter les modes de recrutement en les rendant plus sélectifs.

Alors, en attendant de voir les premières start-up financées par ces modèles alternatifs arriver dans le top des 50 licornes mondiales, on peut se réjouir de l’activité de la Silicon Valley, qui nous laisse espérer que la scène tech évolue dans la bonne direction. Les signaux faibles sont là, attendons-nous à voir les nouveaux Mark Zuckerberg ou Elon Musk de demain grandir de façon durable et responsable.