Laëtitia Le Brestec : « N’importe qui peut monter dans le train de la techno »

J’ai un parcours atypique. J’ai fait une licence arts du spectacle cinéma audiovisuel, je n’ai donc pas un bagage d’ingénieure. J’ai débuté ma carrière dans l’Éducation nationale puis chez France Télévisions au sein de la programmation. En 2016, j’ai eu la chance de lancer la chaîne Franceinfo. Ça a été une révélation de ma valeur ajoutée, vis-à-vis du monde de la tech : je connaissais les antennes et les besoins des utilisateurs. Quand on a une bonne connaissance du terrain et du retour utilisateur, ça matche tout de suite avec les gens qui ont les compétences techniques pour inventer un nouveau type d’outil. Aujourd’hui, je suis la directrice du centre de diffusion et d’échanges de France Télévisions.

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Bien sûr, j’en ai connu. Mais aujourd’hui, étonnamment peut-être, on me témoigne une forme de respect, parce que j’occupe une fonction de direction, qui était jusque-là l’apanage d’hommes. Qu’une femme pilote un milieu très masculin, ça fait bouger les choses. Même si les collaborateurs vous attendent au tournant. N’importe qui peut monter dans le train de la techno. Travailler dans la tech, ça ne signifie pas savoir coder et connaître le langage binaire. Il faut surtout avoir de la curiosité d’esprit, un peu de flair et de l’audace, aussi.

A compétences égales, quand je reçois deux ou trois CV avec les mêmes profils, je vais avoir tendance à recruter plutôt une femme. Ce qui compte beaucoup, plus que l’égalité femmes-hommes, c’est l’équité ! Le plus important, c’est de bien proportionner la balance, pour que se complètent les qualités des unes et des autres. Mais on aura gagné la bataille, même si on part de très loin, le jour où on ne se posera plus cette question.

Nous devons éduquer, faire notre propre opération de vente de la technologie et du numérique pour répéter aux filles qu’elles ont leur place. France Télévisions éditeur, producteur et diffuseur de contenus doit encourager et participer à cette éducation.