Ado, rêviez-vous de travailler dans la tech ?

Je n’avais pas d’idée précise. J’ai fait une école d’ingénieurs généraliste, les Arts et Métiers. C’est mon expérience en tant que volontaire en transition énergétique qui m’a convaincue de m’investir dans un domaine à impact écologique. D’où mon choix de la RATP, au service du développement des transports en commun.

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Évoluez-vous dans un environnement paritaire ?

La part de femmes ne cessent d’augmenter au sein de l’entreprise et de la direction Digital et Innovation, mais force est de constater que nous sommes encore minoritaires. Il faut parfois savoir jouer des coudes pour se faire une place, élever la voix pour se faire entendre, se montrer assertive pour convaincre. Tout en prenant des précautions pour ne pas être perçue comme trop agressive.

Comment améliorer la situation des femmes ?

La première chose, c’est de renforcer la formation des collaborateurs et des managers. Par exemple, RATP Dev, une filiale de la RATP est partenaire de « Femmes en mouvement », une association qui sensibilise aux situations de travail compliquées, rencontrées par les femmes et leurs conséquences, en partant de cas d’usage très pratiques.

Il faut aussi offrir des espaces d’échanges entre femmes. La RATP développe un programme : « RATP au féminin ». Il s’agit de modules réservés aux femmes, où les collaboratrices peuvent partager des expériences et échanger autour de situations vécues. Je crois beaucoup à ces réunions en non mixité. Nous évoluons dans une société sexiste et nous en sommes toutes impactées.

Faut-il agir sur l’éducation des filles ?

L’éducation générale dispensée aux filles les préparent moins bien que les garçons à l’univers de l’entreprise. On le voit tout de suite si on prend le prisme de l’égalité salariale, ou plutôt des inégalités salariales… À la RATP, l’index égalité H/F est à 100 depuis deux ans. Pour autant le delta se créé dès l’embauche, en entretien, une femme ne demandera pas le salaire qu’elle pense valoir, parce qu’elle aura peur de paraître demander trop. Elle ne négociera pas non plus. Il faut parvenir à insuffler aux jeunes filles de ne plus avoir peur de décevoir ses interlocuteurs ou de déranger… Ces peurs conduisent à des postures d’autocensure. Il faut aussi que les recruteurs et les ressources humaines prennent en considération ce point.