Aurélie Gouby : « Il faut encourager les reconversions »
Afin de répondre aux objectifs de parité dans la tech, un autre vivier peut être constitué par des reconversions professionnelles, en plus de celui des jeunes diplômées. Rencontre avec Aurélie Gouby, Chief data officer au sein de Safran Aircraft Engines.
Avez-vous rencontré des freins dans votre carrière du fait d’être une femme ?
Je ne crois pas. Pendant mes études en mathématiques, puis en mathématiques appliquées et algorithmie, j’ai plutôt connu la parité.
Après mes études, je suis entrée chez Safran Aircraft Engines, dans un environnement très masculin. Mais je n’ai pas ressenti de freins particuliers ou de difficultés à plonger dans ce monde-là. C’est un monde de passionnés, où la bienveillance règne. Comme nous sommes encore peu nombreuses, je pense que nous apportons une autre sensibilité, qui est valorisée.
Êtes-vous attentive à cette problématique de parité lorsque vous recrutez ?
Oui, et d’ailleurs pas uniquement pour une féminisation des effectifs, mais globalement pour une plus grande diversité. Safran est attentif au fait d’embaucher des profils variés. Cette diversité est nécessaire pour apporter de la richesse à nos activités.
Comment faire pour tendre vers la parité ?
Il faut travailler très en amont, au début de la scolarité. Montrer que ces filières techniques et scientifiques ne sont pas réservées aux garçons, que nous aussi, les filles, avons notre place, pour inverser la tendance. Même si cela risque de prendre des années.
En parallèle, il faut miser sur les reconversions. Je rencontre beaucoup de femmes, travaillant notamment au sein de la direction des ressources humaines chez Safran et qui s’intéressent à la tech. Il faut les encourager et les soutenir.
Faut-il valoriser des rôles modèles au sein des entreprises ?
Le fait d’avoir des femmes au parcours inspirant dans son entourage professionnel proche donne confiance dans le système. Les observer, discuter et partager avec ces femmes, voilà qui rassure sur les possibilités de carrière ! Chez Safran, nous organisons des sessions de « vis ma vie » entre des dirigeantes d’équipe et de jeunes collaboratrices. Cela leur ouvre des perspectives !
J’ai eu beaucoup de managers directs femmes, qui ont mené de belles carrières. Je pense notamment à Marjolaine Grange, qui m’a beaucoup appris et qui est aujourd’hui membre du comité exécutif du Groupe en tant que directrice Industrie, Achats et Performance.
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