L’application Stop Covid vient d’être votée à l’Assemblée et au Sénat et va pouvoir être mise en place. Y êtes-vous favorable, à l’instar des parlementaires et de la CNIL ?

Laurence Devillers. Le but de cette application est simple, en cas d’infection avérée, il s’agit de pouvoir alerter les personnes que l’on a croisées et que l’on a potentiellement infectées. Au lieu de se   contenter de prévenir nos proches, amis et voisins, avec cette application, nous serons en mesure d’alerter de façon anonyme n’importe quelle personne croisée qui aura elle-même activée l’application. Pour StopCovid, deux smartphones dans un rayon de 1 mètre pendant plus de 15 minutes, constituent un contact. Les smartphones échangent leurs identifiants pseudonymisés. Ce dispositif mérite qu’on s’y intéresse et qu’on le teste, me semble-t-il, car sinon comment prévenir toutes ces personnes avant qu’elle ne propage elle-même le virus ? Il en va de notre responsabilité citoyenne. Évidemment, si la seconde vague du Covid-19 ne déferle pas sur le territoire, cette application ne sera peut-être pas nécessaire. En revanche, si l’on assiste à un nouvel emballement du virus, je suis convaincue qu’il serait mieux de prévenir via cet outil en renforcement des brigades sanitaires, plutôt que de replonger à nouveau dans un confinement néfaste pour notre économie. Stop Covid est donc un outil utile pour chacun si on a des garde-fous sur son déploiement ! J’y suis donc tout à fait favorable, et s’il est développé par des institutions pour lesquelles un contrôle est possible via des commissions d’enquête. Il faut bien avoir conscience que si l’Etat et les collectivités locales (ARS mais aussi mairies, associations) ne s’en chargent pas, les grands constructeurs et les GAFAM prendront le relais sans que nous puissions contrôler où vont nos données.

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