Les innovations au service du bien commun sont-elles aujourd’hui plus nombreuses qu’elles ne l’étaient à la création de VivaTech ?

Tout à fait, nous observons une évolution très nette. Aujourd’hui, les entreprises démontrent que le « business for good » est possible. Et elles passent à l’échelle. C’est le cas de Back Market dans le re-conditionné, EcoVadis, l’agence de notation environnementale ou encore Vestiaire Collective dans l’économie circulaire et la seconde main. Ces entreprises font maintenant partie des championnes du numérique. Cela répond à une demande croissante des consommateur·rices, des client·es, des investisseur·ses et même des salarié·es de davantage prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux.

Pourtant en matière de responsabilité, la tech n’est pas encore exemplaire sur le sujet...

En effet, il faut interroger la tech en tant que telle sur la pollution qu’elle génère, avec la question des métaux rares et les data centers par exemple. Mais elle est aussi et surtout un formidable vecteur d’innovations sur les enjeux autour de l’environnement : transition énergétique, alternative au plastique, dépollution des océans, préservation de la biodiversité… Quelques-unes de ces solutions seront présentées à VivaTech : Farm3, une start-up qui utilise l’ultraponie, une technologie à l’ultrason qui rend la culture d’aromates, de légumes, de fruits accessible à tous, avec 99 % d’utilisation d’eau en moins et un rendement qui est multiplié par 10. Il y a aussi la start-up Wind my Roof qui produit des éoliennes de toit utilisant le vent qui vient frapper sur la surface d’un bâtiment pour alimenter jusqu’à 50 % des besoins en énergie du bâtiment, tout au long de l’année. Je pense aussi à LanzaTech, une biotech néo-zélandaise qui a imaginé une technologie capable de capter le carbone dans l’air et de le transformer en matériau, en tissu syn- thétique, par exemple, ou encore en biocarburant. La tech regorge de potentiels pour compenser les impacts environnementaux des différentes activités humaines industrielles.

Ces solutions émergent beaucoup de la part des start-up. Et les grands groupes ?

La prise de conscience est là, tout comme les engagements. La tech prend le sujet à bras le corps. Apple, par exemple, s’est engagé à être neutre en carbone à 100 % d’ici à 2030. Les grands groupes comme EDF planchent sur le sujet de la transition bas carbone. L’entreprise va présenter sur la zone Discovery un patch qui crée de l’électricité à partir de papier et d’enzymes, une alimentation énergétique qui n’utilise ni métaux ni plastique. La Poste va présenter un projet, Geointelligence des territoires, qui capitalise sur le maillage territorial de leurs facteurs, en utilisant des capteurs dans leur véhicule permettant de mesurer la déperdition thermique des bâtiments. LVMH a également imaginé une innovation autour du packaging de son champagne Ruinart, l’étui seconde peau, avec une réduction de 60 % de leur empreinte carbone, non seulement éco-conçu et recyclé, mais aussi très fin, ce qui génère moins de poids dans le transport.

La prise de conscience est là, tout comme les engagements. La tech prend le sujet à bras le corps. Apple, par exemple, s’est engagé à être neutre en carbone à 100 % d’ici à 2030.

La responsabilité de la tech, c’est aussi de compter plus de femmes parmi ses équipes. Rappelons qu’elles ne sont que 10 % à la tête de start-up. Comment faites-vous bouger les lignes ?

Nous défendons, depuis la création de VivaTech, la mise en place de quotas pour donner à voir des rôles modèles inspirants, nous nous engageons ainsi à avoir 40 % de femmes sur scène. Ce n’est pas toujours facile de les trouver, et les chiffres progressent encore trop peu. C’est un mouvement long qui passe par des enjeux de formation dès le plus jeune âge. Le problème vient aussi de l’accès aux financements, c’est pourquoi nous incitons les fonds d’investissement à investir dans les projets portés par des femmes. Nous avons développé le Female Founder Challenge, un prix d’entrepreneuriat consacré aux femmes, qui les connecte à des fonds d’investissement français et internationaux. Il y a beaucoup à faire sur le sujet, car elles ne sont que 10 % de femmes à la tête des start-up et elles ne représentent que 3 % du montant des fonds levés.

A propos de notre partenaire

VivaTech est l’évènement start-up et tech N°1 en Europe. Il est reconnu comme un puissant catalyseur de la transformation des entreprises, de la croissance des start-up et de l’innovation au service du bien commun.