Bonjour Clément, tu me présentes Flexjob ?

Clément Ract : FlexJob, c’est une start-up lyonnaise qui va fêter ses 3 ans dans une dizaine de jours. Notre raison d’être, c’est de (re)donner du sens au travail. Et pour cela, nous avons développé deux activités.

Une activité de cabinet de recrutement pour des entreprises qui valorisent l’autonomie, la responsabilisation et la coopération entre les collaborateurs et des candidats qui aspirent à davantage de liberté, de souplesse et de qualité de vie en entreprise. Notre mission consiste à sélectionner les entreprises avec lesquelles nous travaillons en nous portant garants des environnements de travail que nous proposons aux candidats, lesquels nous font confiance pour trouver un poste.

Nous avons également une activité d’accompagnement à destination d’entreprises qui ont choisi de s’engager pour faciliter l’émergence des nouvelles façons de travailler (télétravail, horaires flexibles…). Par exemple, nous avons accompagné le Crédit Agricole dans une démarche d’innovation sous la forme d’un hackathon. Dans chaque projet de transformation dans lequel nous nous engageons, nous impliquons l’ensemble des collaborateurs concernés en co-construisant avec eux les modèles managériaux de demain.

Cette notion de « flexibilité » que vous mettez au cœur de votre offre, cela correspond à quoi ? Flexibilité, mobilité, agilité, est-on dans l’ère du mouvement ?

Clément Ract : Les outils changent, il est donc logique que les comportements évoluent aussi en parallèle vers des modèles managériaux davantage centrés sur l’humain et qui favorisent l’autonomie et la responsabilisation des collaborateurs. Le digital est cet accélérateur qui rend possibles ces nouvelles façons de travailler. Nous sommes bien dans une ère de mouvement.

Concrètement, qu’est-ce qui change aujourd’hui avec le digital dans le recrutement ?

Clément Ract : L’ère du numérique entraîne une métamorphose de la société et du travail. On assiste à une transformation des façons de travailler, le travail n’est aujourd’hui plus associé ni à un lieu ni à une culture présentéiste, mais à une action : faire.

On peut parler de recrutement 3.0 : l’image employeur ne cesse de prendre de l’importance et de se développer. De plus en plus d’outils sont à la portée des professionnels des ressources humaines (réseaux sociaux, blogs, jobboards, etc.) pour simplifier et améliorer les process de recrutement tout en leur permettant de capter les meilleurs talents.

L’idée, c’est d’être d’abord dans une démarche d’intelligence collective puis de basculer vers les outils.

Dans le même temps, les candidats ont accès à davantage d’informations sur les entreprises et cherchent des entreprises dans lesquelles ils seront le plus à même de s’épanouir pour (re)trouver du sens dans leur job. Aujourd’hui, le rapport candidat-entreprise a évolué : les deux parties se sélectionnent mutuellement.

Penses-tu que digital et qualité de vie au travail vont de pair ?

Clément Ract : Clairement aujourd’hui, la rémunération ne suffit plus. Ce qui fait rêver, c’est un projet qui répond à une quête de sens. Et ce qui a fait le succès des entreprises d’hier est aujourd’hui révolu : le modèle pyramidal de l’entreprise d’hier ne convient plus. Une nouvelle culture du travail se démocratise avec l’appui du digital en parallèle de l’émergence de la question de la qualité de vie au travail, devenue aujourd’hui centrale en entreprise. Mais attention à faire bon usage des outils du digital. Chez Flexjob, nous sommes convaincus qu’ils doivent être mis au service d’une vision du travail plus large. Ce que nous proposons d’ailleurs lors de nos ateliers, c’est que les collaborateurs eux-mêmes choisissent les outils. En fait, l’idée, c’est d’être d’abord dans une démarche d’intelligence collective puis de basculer vers les outils du digital.

Le freelancing, le travail de demain ?

Clément Ract : Pas tout à fait ! On sent aujourd’hui que beaucoup de personnes deviennent freelances parce qu’elles sont fâchées avec le monde de l’entreprise, parce qu’elles souhaitent plus d’autonomie, de liberté. Mais cette conception du travail peut se retrouver en entreprise. Ce qu’on souhaite aujourd’hui finalement, c’est être davantage responsabilisé.

La France a du retard, notamment sur la question du télétravail. Penses-tu que cela change vraiment ?

Clément Ract : Bien sûr les choses changent, une prise de conscience collective est en train d’émerger dans notre société. Le cadre législatif évolue, les mentalités évoluent aussi dans les entreprises et favorisent l’émergence progressive de toutes ces nouvelles façons de travailler. Concernant le télétravail justement, nous avons co-créé un jeu, 30 jours pour télétravailler pour faciliter le déploiement du télétravail dans les organisations. Nous sommes aujourd’hui à plus d’une quarantaine d’entreprises accompagnées ! Les choses changent, nous en sommes persuadés, c’est ce pour quoi nous nous levons tous les jours. C’est ce qui fait sens pour nous.