Quel est votre parcours ?

J’ai une formation marketing, avec une spécialité en audiovisuel et numérique. Je suis entrée à France Télévisions en tant que consultante puis, j’ai accepté un poste de responsable des partenariats et de la distribution sur les plateformes sociales.

Est-ce que ça a pu poser des difficultés d’être une femme dans ce parcours ?

Clairement. Le milieu des développeurs, dans lequel j’ai pu évoluer par exemple, était très masculin. On y manquait de femmes. Je me suis retrouvée la seule fille, la plus jeune et la moins technique, de par mon parcours. J’ai compris que c’était un frein supplémentaire d’être une femme.

Dans votre poste actuel, comment oeuvrer à davantage de femmes dans les métiers de la tech ?

A France Télévisions, le paysage est très paritaire. Delphine Ernotte, la PDG, est une femme et fait partie de ces figures fortes de femmes, comme Sybile Veil à Radio France. Beaucoup de managers sont des femmes, au numérique, à la régie publicitaire, et cela ne choque personne. On ne se sent pas seule. Mon espoir, par ailleurs, c’est que les collaborateurs masculins trentenaires semblent très vigilants eux aussi à la parité. Le sujet leur tient à coeur. Dans ma propre équipe, nous sommes à 50- 50. Lors des entretiens, quand je dois recruter, j’accorde plus d’importance aux soft skills. Je donne leur chance à des femmes qui sont curieuses, qui s’intéressent au monde même si elles ont une technicité moindre. J’ai fait une fois l’erreur d’embaucher dans mon équipe quelqu’un de très technique. Au bout de trois jours, je me suis rendue compte que ça ne collait pas, en termes de personnalité. Devoir dire à cette personne qu’elle ne convenait pas a été dur à vivre. Mais j’en ai tiré cette leçon.

Veillez-vous à ce que les femmes s’expriment tout autant que les hommes pendant les réunions ?

Je veille à la prise de parole de chacun·e. Mais les femmes qui constituent mon équipe n’ont pas de mal à prendre leur place. Peut-être parce que, quand on les embauche, on valorise les soft skills. Par ailleurs, les garçons y sont aussi attentifs et sont également sensibilisés à la problématique des violences sexistes et sexuelles.