Est-ce que lancer une banque digitale est forcément synonyme d’inclusion ?

Non. Dès l’ouverture d’un compte, la banque mobile peut être excluante, parce que la souscription 100 % en ligne ne convient pas forcément à tous les profils de clientèle. C’est pourquoi nous avons fait le choix d’une banque ouverte à tou·te·s et accessible, avec un modèle de souscription phygital : vous pouvez ouvrir un compte sur votre mobile, tablette, ordinateur, mais aussi dans l’un de nos 3 000 bureaux de poste partout en France, et être accompagné·e par un·e chargé·e de clientèle. Plus d’accessibilité se traduit aussi dans le vocabulaire : exit les acronymes obscurs. Pas de mauvaises surprises non plus concernant les tarifs : ils sont tout à fait transparents, et tout est inclus dans le forfait. Ce qui est très utile pour les jeunes, par exemple lorsqu’ils partent à l’étranger en stage ou avec Erasmus.

Vous séduisez une clientèle plutôt jeune, vous avez même une offre « WeStart » qui s’adresse aux 12-17 ans. Vous vous devez d’être doublement vigilants ?

Tout à fait, pour nous la banque doit être universelle, sans conditions de revenus, et très sécurisée. Il n’y a pas de découvert possible, afin de mieux maîtriser son budget, ce qui convient aussi tout à fait à une clientèle ayant de plus faibles revenus. Quant à notre offre « WeStart », l’idée est aussi de permettre aux enfants d’avoir de l’autonomie tout en restant protégés. Nous respectons scrupuleusement le RGPD en termes de protection des données, et les parents peuvent contrôler et suivre ce qui se passe sur le compte de leur enfant, par exemple en mettant des seuils maximum de dépenses. Enfin, nous développons des services communautaires et solidaires, comme « We partage », pour suivre les dépenses avec ses proches en un clic : colocation, week-end et vacances entre ami·es.

Vous occupez un poste à responsabilité dans un univers qui croise tech et finance. Comment le vivez-vous en tant que femme ?

Ces deux univers ne sont pas les plus féminisés, en effet ! J’ai fait quasiment toute ma carrière dans la tech et je constate aujourd’hui une réelle évolution, la place des femmes s’installe dans cet environnement technologique, digital et financier. Le préjugé selon lequel les femmes seraient moins aptes à évoluer dans cet univers peut être levé si on change nos habitudes, l’éducation, la formation et si on propose un accompagnement des femmes. La logique des quotas est critiquable, mais au moins elle fait bouger les lignes. J’ose espérer qu’on n’en sera plus là dans quelques années, et que l’équilibre homme-femme se fera de façon tout à fait naturelle. 

Un allié de la transition énergétique

La COP21 (Conférence Internationale sur le climat) de décembre 2015, la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, ainsi que le plan d’action de l’Union européenne de 2018 ont permis une prise de conscience autour des enjeux environnementaux. Notamment dans le secteur banque assurance, qui a un rôle essentiel à jouer pour accompagner la transition énergétique. C’est pourquoi les banques sont désormais tenues de prendre des engagements concrets. Comment ? L’investissement est l’une des clefs de voûte de la finance durable. Et c’est pour les cadrer qu’en 2016, le ministère de l’Économie et des Finances a créé le label ISR (Investissement Socialement Responsable). Il prévoit que les fonds d’investissement doivent désormais aussi répondre à des critères extra-financiers, comme le respect de l’environnement et le bien-être des salariés dans l’entreprise. Il permet ainsi aux épargnant·es et investisseur·ses de contribuer à l’élaboration d’une économie plus vertueuse et responsable.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour une banque comme La Banque Postale ? Sa filiale, La Banque Postale Asset Management, investit dans des entreprises intégrant de manière significative et engageante des critères environnementaux. Elle a choisi de concentrer ses actions autour de quatre enjeux prioritaires : le climat, la biodiversité, le développement  des territoires et les droits humains et l’égalité. Elle est aujourd’hui le premier gérant d’actif européen à proposer une gamme de fonds 100% labellisés ISR. Cela veut dire aussi par exemple financer des projets liés à la transition énergétique avec des prêts verts et des émissions d’obligations vertes, mais également des projets d’énergies renouvelables et exclure tout financement de projet d’énergie fossile.

La route du financement 100 % durable et responsable reste encore longue. La Banque Postale s’est engagée pour une sortie totale du secteur du charbon à l’horizon 2030, et des secteurs pétrole et gaz à l’horizon 2040, pour l’ensemble de ses activités, donc bien avant la date de 2050 fixée par l’Accord de Paris. Si elle est classée première banque mondiale en matière de RSE par l’agence Vigeo Eiris, elle doit continuer à accompagner la transition énergétique de notre société.