Bienvenue dans le « complot-verse »

Antisémites, QAnon ou anti-vax : derrière des discours très différents se cachent trois grandes familles idéologiques qui composent la sphère complotiste. Une galaxie d’acteur·rices, de récits et de croyances qui prospèrent en ligne résumée en une cartographie.
La famille des identitaires
Les antisémites
Le fantasme d’un complot juif est aussi vieux que la désinformation, mais ce narratif ne cesse d’être réactualisé à travers le temps. Il s’appuie toujours sur les mêmes idées : une élite mondialiste, riche et sans racine nationale suivrait un plan secret. Ces dernières années, le milliardaire hongrois George Soros, juif rescapé du régime nazi, est présenté comme un élément central de ce dessin machiavélique.
Les tenant·es du « Grand remplacement »
Pour les adeptes de la théorie xénophobe du « Grand remplacement », l’affaire est entendue : il existe un projet délibéré de substituer la population européenne blanche par des populations issues principalement d’Afrique et du Moyen-Orient. Cette idée propagée par l’auteur français Renaud Camus (1946-), figure des milieux d’extrême droite, a été portée lors de la dernière présidentielle par Éric Zemmour.
Les masculinistes
Et si le féminisme était un mouvement sous le contrôle d’élites cherchant à affaiblir la famille traditionnelle et à détruire la civilisation occidentale ? Ce récit affabulatoire porté par les masculinistes leur permet de se présenter pour des personnes « éveillées » dans une société manipulée. Et malheureusement, il est en plein essor sur les réseaux sociaux.
La famille des obsédé·es du nouvel ordre mondial
Les QAnon
À partir de 2017, un mystérieux « Q » affirme sur un forum qu’il a accès à des données confidentielles. Ses prédications et ses informations sont scrutées par des milliers de personnes, principalement aux États-Unis. Son discours numérique finira par avoir une influence bien palpable : le jour de l’invasion du Capitole en 2021, de nombreuses et nombreux insurgé·es se sont revendiqué·es de la mouvance QAnon.
Les reptiliens
Cette théorie semble tout droit sortie d’un film de science-fiction : une race non-humaine contrôlerait en secret notre planète. Ces créatures infiltreraient depuis des siècles les élites politiques, économiques et médiatiques allant jusqu’à se faire passer pour des humains. Farfelu ? Pas tant que ça pour 4% des Américains qui trouvaient, selon une étude de 2013, cette théorie crédible.
Les anti-vax
Avec la pandémie du Covid, les opposant·es aux vaccins ont trouvé un terrain fertile pour propager leurs idées. À leurs yeux, ces injections sont loin d’être bénéfiques pour l’humanité. Elles ne seraient en réalité qu’un moyen de contrôler les masses en injectant des nanopuces. Et les responsables sont tout trouvés : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ou encore Bill Gates, le fondateur de Microsoft.
La famille du New Age et des pseudos sciences
Les adeptes de la conspiritualité
Les tenant·es de ces théories aux contenus variés ont un point commun : trouver dans de nouvelles spiritualités un sens au monde qui nous entoure, tout en s’opposant à un « système » perverti. Quelles que soient leurs idéologies, ces personnes partagent une même défiance envers les institutions modernes. Au point, par exemple, de percevoir dans la 5G un outil pour manipuler les masses ou troubler un ordre cosmique.
Les platistes
Dans les années 2010, le mythe de la Terre plate retrouve de la force sur les forums et sur YouTube. Des communautés se sont formées avec le temps et tentent de prouver leur croyance. Or, si l’on nous cache cette « vérité »… c’est qu’on nous en cache d’autres plus importantes encore. Le platisme est donc considéré comme une puissante porte d’entrée vers d’autres récits conspirationnistes.
Les passionné·es de médecines alternatives
La méfiance envers l’industrie pharmaceutique peut s’appuyer sur des scandales réels. Elle bascule dans le complotisme quand elle présente « Big pharma » comme une organisation mondiale qui vise à entretenir les malades et créer des épidémies. Pire, elle nous cacherait le fait que quelques remèdes naturels suffisent à guérir des maladies que la science ne parvient pas, pour le moment, à guérir.
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