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Le mois d’août aura été riche en actualités spatiales. La sonde indienne Chandrayaan-3 a réussi son alunissage sur le Pôle sud de la Lune.Et un peu plus loin, à 1,5 million de km de la Terre, le télescope James Webb livrait, le 23 août, des clichés de la Nébuleuse de la Lyre d’une beauté saisissante. 

Si ces images du cosmos invitent le commun des mortel‧les à la rêverie, elles sont surtout une mine d’informations pour les scientifiques. Ce corps céleste qu’on appelle « nébuleuse » étant le stade final d’une étoile, la nébuleuse de la lyre est en passe de devenir une naine blanche, et on y observe une forte activité qui permet de mieux comprendre le cycle de vie des étoiles. C’est donc tout un pan de plus en plus lointain de l’histoire céleste que James Webb permet de découvrir.

© ESA/Webb, Nasa, CSA, M. Barlow

Aux sources de l'univers

Il n’est ainsi pas exclu que les astrophysicien.nes parviennent à remonter aux sources de l’Univers. Fruit d’un partenariat de trente entre le NASA, l’ESA et l’agence spatiale canadienne, le plus puissant télescope spatial dont dispose l’humanité a été conçu pour étudier les longueurs d’onde du domaine de l’infrarouge. Plus une galaxie est éloignée, plus sa couleur se décale vers le rouge. Comme James Webb peut voir l’infrarouge, il peut observer des galaxies bien plus lointaines que ne pouvait le faire son prédécesseur, Hubble. 

Selon un article paru en août dans la revue scientifique Nature, James Webb a ainsi permis d’identifier Maisie, une galaxie âgée de 13,4 milliards d’années, soit 390 millions d’années de moins que le Big Bang (notre Univers est né il y a 13,7 milliards d’années). Jusqu’alors, le processus de formation des étoiles était globalement invisible; avec James Webb, on peut voir des naissances d’étoiles – qu’on appelle protoétoiles, d’à peine 100 000 ans ! Et bien sûr, les fameux piliers de la création, ces colonnes de poussières interstellaires longues de cinq années lumière, et dans lesquelles naissent les étoiles.

Crédits NASA/STScI/CEERS/TACC/The University of Texas at Austin/S. Finkelstein/M. Bagley.

Une révolution astrophysique

James Webb permet également d’analyser plus finement le spectre des exoplanètes, c’est-à-dire les planètes situées en dehors de notre système solaire. Grâce à lui, les scientifiques sont capables de déterminer la présence d’eau, de monoxyde de carbone, ou encore de méthane à leur surface qui les rendrait potentiellement éligible à la vie extra-terrestre. 

Le télescope spatial, dont la durée de vie en orbite est estimée à un peu plus de vingt ans, va accumuler des quantités astronomiques de données. Les astrophysicienn‧es vont peu à peu s’en servir pour alimenter leur modèles algorithmiques et, à l’aide de l’IA, tester les modèles physiques actuels. Une révolution astrophysique nous attend !