Spideralex : « Il faut réinventer les règles du jeu »

Beaucoup de mythes populaires autour de l’histoire d’Internet et du développement informatique sont complètement faux. Il faut arrêter avec ces imaginaires qui véhiculent la figure du génie visionnaire, celle du mec blanc qui invente seul dans son garage et qui prend des risques. En réalité, toutes ces start-up et leurs inventeurs ont volé ou piraté des propriétés intellectuelles, entre eux ou à la société civile. Surtout, ils ont reçu énormément de fonds publics pour se développer. Apple, Microsoft, Elon Musk, tous ! Mais ça, ils se gardent bien de le dire. En outre, l’histoire retient surtout le rôle des militaires ou des entreprises en invisibilisant complètement l’importance des contributions populaires. Heureusement, ces dernières années, de plus en plus de recherches montrent que le développement d’Internet a été le fruit d’apports beaucoup plus divers et variés. Par exemple, l’ouvrage A People’s History of Computing in the United States (Joy Lisi Rankin, 2018) montre toute l’énergie dans les Computer Clubs (groupes de passionné·es qui se réunissent pour expérimenter les technologies informatiques, N.D.L.R.), le hacking et d’autres petits espaces de la société civile. Ou encore Broad Band. The Untold Story of the Women Who Made the Internet (Claire L. Evans, 2018), qui met en lumière la contribution des femmes. Beaucoup travaillent à réécrire cette histoire pour valoriser l’implication d’autres catégories de personnes. Malheureusement, cela reste du savoir underground qui n’a pas encore fait sa place dans la culture grand public.

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