Mouhamadou, le prof : « Déconstruire, c’est mettre en œuvre une démarche critique »

Avec sa voix douce et son flegme délicat, Mouhamadou pose sur Instagram les jalons d’un espace où les discriminations systémiques sont analysées et mises à l’envers. Souvent à partir d’expériences vécues au sein de classes de la région parisienne, où il officie en tant que professeur des écoles remplaçant.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer un compte sur Instagram –@balancepourlabalance – pour partager des « histoires vécues » autour de votre quotidien de professeur des écoles ?
C’est pendant le confinement que j’ai décidé d’y aller. Comme beaucoup d’enseignants, j’ai dû assurer la “continuité pédagogique”. J’étais en Réseau d’éducation prioritaire (REP), dans des quartiers où beaucoup de familles ne disposaient que d’un seul téléphone pour le foyer entier. Un téléphone qui servait donc aux cours à distance et au télétravail… C’est là que je me suis rendu compte qu’il y avait des aspects de la vie des élèves qu’on ne connaissait pas en tant que prof et qui peuvent pourtant être pertinents dans le cadre scolaire. Parallèlement, les parents n’ont pas accès à toute une partie de la vie de leurs enfants, à l’école. Si vous avez un enfant de quatre ou cinq ans, vous voyez de quoi je veux parler… On peut leur demander comment s’est passée leur journée, on n’en tirera pas grand-chose…
Alors, j’ai voulu partager des anecdotes scolaires et discuter de ce qui se passe à l’école avec les parents, à partir de situations réelles, pour lesquelles, d’ailleurs, je n’ai pas toujours la solution. Pour partir du concret et non pas des fantasmes de chacun/chacune. Puis, au fil du succès du compte, le dialogue s’est ouvert plus largement, à tous les curieux du monde de l’éducation et de la société. L’école est un lieu particulier, dans le sens où, comme nous y sommes toutes et tous allé·es, nous avons toutes et tous un avis, une opinion sur ce que doit être l’école. Sauf que quand les portes d’un endroit sont fermées, et c’est le cas généralement à l’école, on imagine des choses.
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