Quelle formation avez-vous suivie ?

Au départ, j’ai un parcours scolaire scientifique, après un bac scientifique option mathématiques, j’ai fait un Deug de mathématiques appliquées à l’université et j’ai toujours eu une très forte appétence pour les mathématiques et l’informatique, mon tout premier ordinateur était une grande étape dans ma vie d’adolescente et le fruit d’efforts et d’économies conséquentes. Les mathématiques, les sciences, l’informatique représentaient pour moi une porte d’entrée vers mon ambition, un univers des possibles, un univers qui ignore les phrases du type « ce n’est pas pour toi ». 

Dans votre métier aujourd’hui, comment s’exprime votre engagement vers plus de mixité ?

Je travaille depuis plusieurs années dans le secteur financier où j’exerce des fonctions de dirigeantes et je suis engagée pour l’égalité femmes-hommes depuis plusieurs années sous plusieurs angles : plus de femmes dirigeantes, plus de femmes dans le tech et plus de solutions pour protéger et réduire l’impact du changement climatique sur les femmes et les enfants qui sont en première ligne. Le temps que je passe au sein du secteur associatif est essentiel, il participe à ma contribution en tant que femme, professionnelle, et aussi mère (avec l’éducation de mes trois enfants) et à la transmission qui est nécessaire pour que ces sujets avancent de façon continue.

Comment êtes-vous devenue une Digital Ladies ?

Il y a quelques années, j’ai eu la chance de croiser le chemin de femmes bienveillantes, engagées qui avaient la conviction qu’il était fondamental et indispensable d’avoir plus de femmes dans la Tech. Outre nos parcours professionnels et nos convictions, nous avions beaucoup de valeurs communes et en quelques réunions (le soir, après le travail) nous avons cofondé le collectif des Digital Ladies and Allies (avec des alliés masculins que nous n’avions eus aucun mal à identifier et convaincre).

Nous avons décidé de faire bouger les lignes par tous les moyens qui étaient à notre disposition : notre réseau, notre influence, notre capacité à mobiliser le plus grand nombre ainsi que les décideurs. Nous nous sommes lancées dans l’écriture d’un livre blanc pour proposer des solutions pour avoir plus de femmes dans la Tech en interrogeant un cercle très large de la société civile.

Puis, nous avons organisé de grands évènements autour de son lancement et de sa promotion, le collectif est passé de 7 à 200 personnes. Avec cette première initiative, nous avions validé les quatre axes majeurs de notre do tank : éducation, formation, visibilité, attractivité.

Quel autre type d’actions avez-vous menées ensuite ?

Sur cette base et avec un collectif toujours plus large et influent, nous avons pu poursuivre nos actions avec, par exemple des journées portes ouvertes à l’École  42 (et plus de 800 visiteurs la veille d’un confinement national….), du mentorat dédié auprès de jeunes filles intéressées par les filières scientifiques mais pas encore décidées, du coaching auprès de femmes en reconversion, des tribunes engagées, des conférences avec les entreprises partenaires qui mobilisaient aussi leurs moyens et leurs salarié.es engagé.es et convaincu.es, des parcours de formation et de réinsertion avec des acteurs de place (Simplon), des ateliers avec les entrepreneuses de la tech pour résoudre leurs difficultés à lever des fonds, des conférences dans les écoles, des études et des livres….

Surtout, nous avons cherché à mettre en avant les rôles modèles pour attirer les jeunes filles et les femmes et contrairement à ce que de nombreux journalistes affirment, on les trouve facilement…

Quel est l’impact de votre action selon vous ?

Ce que je retiens de notre aventure des Digital Ladies and Allies, c’est que nous devons toutes oser nous lancer et pas que pour montrer l’exemple. Les lignes bougent lorsque nous sommes mobilisées et en confiance, pour cela il faut bien s’entourer et choisir les membres de son collectif, ne pas avoir peur et ignorer les freins.

Toutes les formes de prise de parole et actions ont un impact. Cet impact, nous pouvons l’amplifier et le message passe dès lors qu’il est clair ; pour nous, c’est :  #morewomenandgirlsintech #WoGiTech

La puissance du collectif est aussi liée à la transmission et l’impact intergénérationnel de notre mobilisation, ce sont les lycéennes qui vont choisir leur filière scientifique demain et qui seront ces nouvelles femmes de la Tech, elles sont déjà des rôles modèles et elles nous apprennent, nous inspirent et nous montrent ce qu’il reste à faire pour avancer. #bethechange