La révolution féministe a-t-elle lieu grâce aux réseaux sociaux ?

Le féminisme est un débat profondément enraciné qui n’a pas attendu l’émergence du digital pour faire parler de lui. Pourtant, nous en sommes toutes et tous aujourd’hui témoins, le phénomène a pris dernièrement une ampleur sans précédent, passant de l’associatif au collectif, du collectif à la mobilisation. Sur les réseaux sociaux, le féminisme se rebiffe, se révolte, brise l’omerta, sous toutes ses formes, avec rage, créativité, sauvagerie, ténacité, humour, bienveillance. Alors, une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, on ne chuchote pas. On clame.
Après la journée de la femme, l’année de la femme ?
2017 a été et restera une année marquante dans l’histoire du féminisme. Tabou des règles, méconnaissance des maladies comme l’endométriose, de l’organe du plaisir féminin, le clitoris (avec cette vidéo qui a fait le tour des réseaux), harcèlement de rue, harcèlement au travail, affaire Weinstein, langue patriarcale, jouets pour enfants marketés de façon genrée, violences des pratiques obstétricales, charge mentale, tout est dénoncé ou presque. À croire que si l’on a de plus en plus de mal à partager notre vie privée sur les réseaux, on partage clairement nos convictions.
Jamais autant de plaintes pour violences sexuelles n’avaient été enregistrées, avec une augmentation de 20 à 30 % à l’automne dernier, résultante directe de l’onde de choc #MeToo qui brise le tabou. Dans le même temps, on apprend le décès de l’icône de la lutte pour les droits des femmes, Simone Veil, ainsi de celui de Françoise Héritier, la célèbre anthropologue et ethnologue féministe. Nous sommes alors nombreuses et nombreux à (re)découvrir les travaux de ces femmes qui ont marqué l’histoire du féminisme via les médias, et bien entendu, les réseaux sociaux, prouvant ainsi la méconnaissance de certaines figures féminines importantes notamment dans le monde scientifique. Dernièrement, c’était le harcèlement à l’encontre des actrices de films pornos qui était dénoncé, comme le présentait la dernière vidéo Konbini News avec le témoignage poignant et l’appel au soutien de Nikita Bellucci. La parole s’est libérée et les réseaux sociaux semblent y avoir largement contribué. Mais n’oublions pas que malheureusement, cela va encore dans les deux sens. Sur fond de bodyshaming, certaines doivent quitter les réseaux, faute de se faire harceler en ligne, comme en témoigne la récente décision de Caroline de Haas.
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